Ukraine : Américains et Russes commencent des pourparlers « compliqués »

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Les États-Unis et la Russie se sont retrouvés, dès dimanche soir, à Genève pour tenter de désamorcer la crise explosive qui se joue autour de l’Ukraine. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères a déclaré avoir eu une discussion « compliquée » et « sérieuse » avec son homologue américaine. 

Des discussions « compliquées » ont débuté, dimanche 9 janvier au soir à Genève, pour tenter de désamorcer la crise explosive qui se joue autour de l’Ukraine.

« La discussion a été compliquée, elle ne pouvait pas être simple », a dit le vice-ministre russe Sergueï Riabkov, cité par l’agence Interfax, après un dîner de travail de deux heures avec la secrétaire d’État adjointe américaine, Wendy Sherman.

Sergueï Riabkov a qualifié la discussion de « sérieuse ». Une journée de négociations doit suivre lundi. « Je pense que demain nous ne perdrons pas notre temps », a ajouté le Russe.

Les États-Unis et la Russie se sont fermement positionnés avant ces négociations. Washington a prévenu d’un risque de « confrontation » et Moscou a exclu toute concession.

Durant le dîner de travail, Wendy Sherman « a souligné le soutien des États-Unis aux principes internationaux de souveraineté, d’intégrité territoriale, et à la liberté des pays souverains de choisir leurs propres alliances », selon un communiqué du département d’État américain. Elle a indiqué à Sergeï Ryabkov que Washington « accueillerait favorablement tout progrès diplomatique ».

Quelques heures avant ce dîner, Sergueï Riabkov s’était dit « déçu des signaux venant ces derniers jours de Washington, mais aussi de Bruxelles », où sont basés l’Union européenne (UE) et l’Otan, selon les agences russes.

Une responsabilité renvoyée

Cette rencontre lance une semaine diplomatique intense. Outre les discussions américano-russes en Suisse lundi, une réunion Otan-Russie est prévue mercredi à Bruxelles, puis une rencontre jeudi à Vienne de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), pour inclure les Européens, qui redoutent d’être marginalisés.

« Il y a une voie de dialogue et de diplomatie pour essayer de résoudre certains de ces différends », avait estimé dimanche Antony Blinken sur la chaîne américaine CNN. « L’autre voie est celle de la confrontation et de conséquences massives pour la Russie si elle renouvelle son agression de l’Ukraine. Nous sommes sur le point de voir quelle voie le président (russe Vladimir) Poutine est prêt à emprunter. »

Les Occidentaux et Kiev accusent les Russes d’avoir massé près de 100 000 soldats à la frontière ukrainienne en vue d’une potentielle invasion, et ont menacé Vladimir Poutine de sanctions « massives » et sans précédent s’il attaquait à nouveau l’Ukraine. Ces sanctions pourraient aller jusqu’à couper la Russie des rouages de la finance mondiale ou empêcher l’entrée en fonction du gazoduc Nord Stream 2 cher au Kremlin.

Le président Poutine, qui s’est entretenu à deux reprises avec son homologue américain Joe Biden depuis le début de cette nouvelle crise, a prévenu que de nouvelles sanctions seraient une « erreur colossale » et a menacé d’une réponse « militaire et technique » en cas « de maintien de la ligne très clairement agressive » de ses rivaux.

Le Kremlin affirme que c’est l’Occident qui provoque la Russie en stationnant des militaires à ses portes et en armant les soldats ukrainiens qui combattent des séparatistes prorusses dans le Donbass, dans l’est de l’Ukraine. Il réclame donc un grand traité excluant l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan et le retrait des soldats américains des pays les plus orientaux de l’Alliance atlantique.

>> À lire : Pourquoi la Russie s’estime menacée par l’Otan

Mais les Américains assurent ne pas vouloir réduire leurs effectifs en Pologne ou dans les pays baltes, et menacent de les renforcer si les Russes passent à l’offensive.

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