Le comité sur la liberté universitaire tient ses premières consultations publiques

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Le comité d’experts sur la liberté universitaire, nommé en mars par le gouvernement Legault à la suite de plusieurs controverses, tient ses premières consultations publiques à Québec mardi, soit à quelques jours de la rentrée universitaire.

Une quarantaine de mémoires de la part de spécialistes, de professeurs et d’associations étudiantes ont atterri sur la table du comité d’experts. Au total, 23 mémoires ont été sélectionnés dans le cadre des audiences publiques prévues ces trois prochains jours à Québec et deux autres jours la semaine prochaine.

La dernière année a été marquée par les publications de plusieurs reportages qui ont mis en lumière de fortes tensions au Québec entre des professeurs universitaires et des étudiants qui souhaitent l’interdiction de certains termes, notamment le mot en n

Devant ces soubresauts qu’a affronté le milieu universitaire québécois, la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, a mis en place le Comité d’experts sur la liberté universitaire afin de protéger la liberté universitaire et la liberté d’expression sur les campus.

La ministre McCann nous a demandé de voir si ça devait passer par une déclaration du gouvernement du Québec, par règlement ou par un projet de loi, a expliqué lundi au micro de Midi info celui qui dirige le comité, l’ex-politicien Alexandre Cloutier, aujourd’hui vice-recteur et secrétaire général à l’Université du Québec à Chicoutimi.

On espère arriver aux meilleures recommandations possibles sur un enjeu fondamental qui est à mon avis lié au principe démocratique de la liberté académique dans nos universités.Une citation de :Alexandre Cloutier, président du comité sur la liberté universitaire

Malgré les controverses médiatisées, le gouvernement espère que le comité lui donnera l’heure juste sur la situation quand viendra le moment de déposer son rapport attendu d’ici le 31 décembre, a indiqué M. Cloutier.

La ministre veut savoir si c’est aussi grave que ce que l’on peut lire dans les médias ou si ce sont des faits qui ont pris de l’ampleur de manière plus importante dans les médias, a-t-il dit.

Des milliers de témoignages

Pour y parvenir, le comité a été invité à consulter des experts, mais surtout celles et ceux qui sont directement touchés par la question : les professeurs et les étudiants. À ce titre, M. Cloutier dit avoir collecté des milliers de témoignages.

Le nombre de témoignages reçus est suffisamment important pour être significatif. Bien que l’on soit encore à procéder aux dernières analyses, on sera bientôt en mesure d’en tirer des conclusions, a-t-il annoncé.

Le comité n’a pas lésiné sur les moyens pour rejoindre le plus de gens possible, comme l’envoi d’un questionnaire à plus de 30 000 professeurs d’université du Québec, y compris aux chargés de cours, et un sondage en ligne destiné aux étudiants. Celui-ci a permis de recevoir les avis de plus de 1000 répondants.

Ce sont des milliers de personnes qui ont été impliqués, s’est félicité M. Cloutier. Même les recteurs et les administrateurs universitaires nous ont soumis leurs réflexions.

On regarde ce qui se passe ailleurs dans le monde. On n’est pas les seuls à réfléchir à cette question. C’est intéressant de voir ce qui se passe, particulièrement du côté de l’Europe, en France et en Grande-Bretagne, et même en Australie. Il existe différents projets de loi qui sont en préparation présentement.Une citation de :Alexandre Cloutier, président du comité sur la liberté universitaire

Beaucoup de ces témoignages signalent d’ailleurs de nombreuses préoccupations de la part des professeurs, a mentionné l’ancien politicien. La Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) propose carrément que le gouvernement du Québec procède par une loi pour définir la liberté académique.

M. Cloutier a ajouté qu’il y avait une certaine différence dans les points de vue des étudiants. Mais essentiellement, tout le monde reconnaît l’importance de la liberté académique. C’est davantage lorsque l’on tombe dans sa mise en œuvre que cela devient plus complexe, a-t-il dit.

À partir de demain avec les consultations, on va pouvoir aller un petit peu plus en détail, a conclu M. Cloutier.

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