5e Séminaire intergouvernemental franco-sénégalais: « La jeunesse sera au cœur de l’agenda » 

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Son Excellence Monsieur Amadou Bâ, Premier ministre de la République du Sénégal et Madame Elisabeth Borne, Première ministre de la République de France, co-président le 8 décembre 2022, le cinquième Séminaire intergouvernemental franco-sénégalais (SIG) au Château de Champs-sur-Marne (77).

A l’instar des précédentes éditions, la jeunesse sera au cœur de l’agenda du séminaire. Il sera aussi l’occasion de réaffirmer le caractère privilégié de la relation bilatérale franco-sénégalaise et de souligner l’ampleur de la coopération entre les deux Etats, à travers l’adoption de nouvelles feuilles de route et la signature de plusieurs accords bilatéraux. Créé en 2015 pour coordonner les multiples volets de la relation bilatérale entre le Sénégal et la France, le Séminaire intergouvernemental franco-sénégalais (SIG) se réunit alternativement à Paris et à Dakar. Il constitue un cadre de discussion et de décision unique entre les deux pays.

Les deux parties se retrouvent après deux reports en 2020 et 2021 en raison de la pandémie de COVID-19. Pour rappel, la France demeure le premier fournisseur du Sénégal, avec une part de marché mesurée à 15,7% en 2020. Les échanges commerciaux entre les deux pays sont établis à 876 millions d’Euros (plus de 574,6 milliards FCFA) en 2020. La France est également un partenaire privilégié du Sénégal dans la réalisation de projets structurants de dernière génération, comme le TER ou encore le BRT.

SANTE ET AGRICULTURE DURABLE

La coopération franco-sénégalaise se distingue par son dynamisme et son caractère ambitieux, en matière de développement durable, de résilience face au changement climatique, de protection de l’environnement, de biodiversité, et de sécurité de la ressource en eau.

❖ Sécurisation de la ressource en eau

Dans un contexte environnemental marqué par les impacts majeurs du changement climatique, en particulier en Afrique, la coopération entre la France et le Sénégal en faveur de la sécurisation de la ressource en eau s’est intensifiée depuis le dernier séminaire. Le Forum Mondial de l’Eau organisé en 2022, constitue un moment important de la coopération franco-sénégalaise dynamique et ambitieuse, en matière de développement durable, de résilience face au changement climatique, de protection de l’environnement, de biodiversité, et de sécurité de la ressource en eau.

Conformément au partenariat franco-sénégalais signé en novembre 2019 et faisant suite aux échanges entre le Président Macky SALL et le Président Emmanuel Macron, la France, partenaire privilégiée pour l’organisation du Forum mondial de l’eau, s’est engagée financièrement, politiquement et techniquement (labélisation de 8 projets portés par l’AFD), à travers la mobilisation des Ministères concernés, opérateurs et Centres de recherche français, pour faire de ce forum un succès mondial. En outre, la France a rejoint l’Alliance internationale pour la Résilience aux Sécheresses
(IDRA) lancée par le Sénégal, conjointement avec l’Espagne, à la COP27.

❖ Relance Verte créatrice d’emplois

Les initiatives franco-sénégalaises en matière de développement durable et en lien avec la société civile et le secteur privé, rentrent en cohérence avec l’objectif de création d’un million d’emplois du PSE, et les récents engagements du Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio-économique, qui s’appuie sur la croissance de ces nouveaux secteurs économiques : Agriculture, Pêche et Aquaculture responsable, Gestion rationnelle des déchets et de l’eau, Ecotourisme, Économie circulaire, Énergie renouvelable et verdissement de l’économie. Ces initiatives ont pour objectif de couvrir l’ensemble du territoire, avec un fort accent sur certaines zones les plus enclavées à l’instar de la Casamance, de la vallée du fleuve Sénégal et du Sénégal Oriental (Régions de Kédougou et de Tambacounda).

❖ Accélérateur du projet de Grande Muraille Verte

L’Accélérateur de la Grande Muraille Verte, lancé lors du One Planet Summit le 11 janvier 2021 à Paris, a permis de mobiliser 19 milliards d’euros en soutien au projet Grande Muraille Verte. Le Sénégal est l’un des pays bénéficiaires des actions menées par n l’Accélérateur. Le travail interministériel a été favorisé par la mise en place des coalitions nationales. Le développement de filières de protéines végétales a permis de soutenir le développement économique des activités agro-sylvo-pastorales des PME sénégalaises au nom du pilier de l’Accélérateur. De même, les projets portés par l’AFD et le FFEM prennent en compte les enjeux fonciers des territoires, en vertu de la décision 27/COP15 CNULCD.

❖ Adaptation au changement climatique et lutte contre l’érosion côtière

En février 2018, lors de son déplacement à Saint-Louis avec le Président Macky SALL et le Président de la Banque mondiale (BM), le Président de la République française a confirmé le soutien français pour mettre en œuvre un projet de 16 millions d’euros pour la réalisation d’une protection d’urgence de la ville de Saint Louis. L’infrastructure de protection d’urgence (digue de plus de 2 kilomètres) a été inaugurée en juillet 2022 afin de protéger rapidement la population et les biens des quartiers de Saint Louis situés sur la Langue de Barbarie du risque d’érosion côtière. La France a rejoint lors de la COP27 de la CCNUCC l’Alliance Internationale pour la Résilience face à la Sécheresse, initiée par le Sénégal et l’Espagne. Cette plateforme se propose de promouvoir des mesures concertées de préparation et d’adaptation aux sécheresses ainsi que de faire de la résilience à la sécheresse une priorité à intégrer dans les politiques nationales de développement et de coopération.

LA SANTE AU CŒUR DE LA COOPERATION FRANCO-SENEGALAISE

❖ Solidaires face à la pandémie de Covid-19 et ses conséquences

A la survenue de la crise, le Sénégal a bénéficié du soutien de la France qui a notamment apporté une aide d’urgence pour un montant total de près de 90 millions d’euros. Les liens historiques, entre la France et l’Institut Pasteur de Dakar (IPD), centre majeur de recherche en Afrique de l’ouest et acteur incontournable du secteur sénégalais de la
santé, se sont consolidés depuis 2019, et en particulier pendant la pandémie de COVID19. Durant la crise sanitaire, l’institut a été identifié et missionné à la fois par Africa-CDC et par l’OMS pour contribuer au renforcement des capacités des pays africains en réponse à l’émergence du SARS-CoV-2. Au sein du Réseau Pasteur, l’IPD s’est en outre
vu confier un rôle de coordination des efforts et des initiatives menées par les Instituts Pasteur africains dans le contexte pandémique. S’agissant de la réponse sanitaire, la France, via l’AFD, a participé au renforcement du dispositif de prévention et de prise en charge des patients à travers une subvention de 300 000€ dédiée à SOS Médecins Sénégal. La France a également soutenu le Sénégal dans sa réponse sociale à la crise, avec des subventions aux couches vulnérables.

Par ailleurs, l’Institut Pasteur de Dakar, qui est un acteur majeur de la lutte contre la Covid-19, a été soutenu par le MEAE, l’AFD et le Réseau Pasteur. La formation initiale et continue d’étudiants et de professionnels de la santé sénégalais au sein des établissements hospitalo-universitaires français est un axe majeur de la coopération bilatérale dans le secteur de la santé. Les échanges et formations entre praticiens feront l’objet d’une nouvelle impulsion en 2021, avec des thématiques élargies à des spécialités dont la crise a montré l’importance, notamment la biologie, l’imagerie médicale, l’infectiologie, la médecine d’urgence et l’épidémiologie.

❖ Soutien aux projets structurants en matière de santé publique

Les tensions sur les chaînes d’approvisionnement en produits de santé lors de la crise du Covid-19 ont mis en lumière l’importance pour le continent africain de se doter de capacités de production de matériel médical, de médicaments et plus particulièrement de vaccins. La France, via l’AFD, a mis à disposition de l’Etat du Sénégal un prêt de politique
publique en faveur du secteur pharmaceutique de 25 millions d’euros signé en 2022 qui vise à renforcer la souveraineté sénégalaise pour la production des produits de santé (vaccins, thérapeutiques et équipements médicaux). Cette nouvelle unité de fabrication de vaccins contre la fièvre jaune sera mise en place au sein de l’Institut Pasteur de Dakar (IPD), avec le soutien de l’AFD
.
LA SECURITE ET LA SOUVERAINETE ALIMENTAIRE AU CENTRE DES ENJEUX
DE LA COOPERATION

Au côté du Sénégal, la France s’engage à accompagner la transition agro écologique, en particulier en appui des agriculteurs et agricultrices familiaux, pour relever les défis globaux, en particulier le changement climatique, en orientant les agriculteurs vers des systèmes plus durables, plus résilients et garants de la souveraineté alimentaire.
En effet, les enjeux agricoles et de sécurité alimentaire se sont accrus ces dernières années dans le contexte de crises multiples (Covid, changement climatique) engendrant une insécurité alimentaire mondiale exacerbée par l’agression russe en Ukraine. Face à ce constat, l’Etat du Sénégal a développé une stratégie de souveraineté alimentaire que
la France soutient pleinement. Dans le sillage de l’initiative FARM (Food and Agricultural Résilience Mission), l’AFD pourrait financer et accompagner la mise en œuvre de cette stratégie au travers de trois interventions d’un montant global de 100 millions d’euros sur les trois prochaines années (2023-2025) pour :
• Accompagner la mécanisation agricole et l’accès au financement des producteurs
;
• Mettre en œuvre une seconde phase du programme de sécurité alimentaire dit «
tiers sud » ;
• Poursuivre le programme DELTA visant à augmenter les surfaces irriguées dans
les régions de Podor et Matam.
LA JEUNESSE AU PREMIER RANG DES PRIORITES

Dans le cadre de leur coopération historique, le Sénégal et la France ont toujours
accordé une place de choix à la jeunesse, à l’égalité femmes-hommes, à l’éducation
et à la formation, à la recherche, à l’innovation et à l’employabilité. Des rapports
privilégiés entre les deux pays, qui s’illustrent à travers les points qui suivent :

❖ Appui au développement de l’éducation et sa résilience post-Covid-19

La France est un partenaire constant et central du secteur de l’éducation au Sénégal depuis 18 ans, en particulier pour l’éducation de base, mais elle accompagne également l’ensemble du continuum (éducation, formation professionnelle, enseignement supérieur). Ce partenariat se traduit principalement aujourd’hui à travers le programme d’appui au développement de l’éducation au Sénégal (PADES).

Ce programme, qui bénéficie d’un financement de 72,2 millions d’euros (37,2 millions d’euros du Partenariat mondial pour l’éducation – PME et 35 millions d’euros de l’Agence Française de Développement AFD), accompagne la politique de réforme conduite par le ministère de l’éducation nationale sénégalais, afin de i) mieux faire réussir les élèves, ii) mieux piloter le système et iii) mieux dépenser pour plus d’efficience. Il se traduit également à travers le programme d’appui à l’enseignement moyen (prêt de l’AFD de 15 millions d’euros signé en 2021) qui vise à accompagner le développement des capacités d’accueil avec la construction et la réhabilitation de 20 établissements (collèges et lycées) dans les régions de Dakar, Kaolack et Thiès.

Dans le contexte de la crise de la Covid-19, le PME et l’AFD ont, en outre, conçu un programme complémentaire de riposte et de résilience (PADES-RR) d’un montant total de 10 millions de dollars financé par le PME pour soutenir la mise en œuvre par le ministère de l’éducation nationale (MEN) des orientations de son plan de riposte en réponse à l’épidémie. Le programme d’appui à l’éducation de base en Casamance financé par l’AFD (10 millions d’euros) prend fin en 2022.

Il a permis le remplacement d’environ 200 salles de classes en abris provisoires pour 30 établissements (écoles et collèges), l’amélioration de la qualité des apprentissages et des compétences des enseignants et la mobilisation communautaire autour de l’école.

❖ La formation des enseignants

La signature en février 2018 d’un accord-cadre entre les ministères de l’éducation nationale sénégalais et français a permis de donner une nouvelle ambition à la coopération bilatérale dans les domaines de la formation des enseignants et de l’utilisation du numérique au service de l’éducation. La réforme des écoles franco sénégalaises doit permettre de faire de ces établissements une plateforme éducative au service d’expérimentations pédagogiques et de formation des enseignants français et sénégalais notamment dans le domaine du numérique. Le nouvel accord de coopération concernant ces écoles en fixera le cadre.

❖ Formation des jeunes

Déclinaison emblématique du nouveau partenariat entre le Sénégal et la France, le Campus franco-sénégalais (CFS) propose depuis la rentrée 2019 des formations diplômantes, dans le cadre de partenariats entre établissements supérieurs français et sénégalais. La France et le Sénégal ont poursuivi leurs efforts pour que le CFS atteigne ses objectifs de développement et de diversification des formations. Il accueille actuellement plus de 1 000 étudiants dans 25 formations (près de la moitié au niveau master, avec pour dominantes le numérique, l’ingénierie, l’agriculture et la santé), en répondant aux besoins des économies sénégalaise et africaine, en favorisant la professionnalisation et l’employabilité des jeunes.

La France soutient le Sénégal tant sur le déploiement des Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (CPGE) que sur la formation des formateurs. La France, à travers l’action de l’AFD, s’est engagée fortement dans le financement de centres de formation professionnelle qui offrent aujourd’hui des qualifications pour six secteurs clé de l’économie : bâtiments et travaux publics, portuaire et logistique, agroalimentaire, mécanique et machinisme agricole, horticulture, aviculture et tourisme. Ces centres sont gérés par les professionnels des secteurs concernés, sur la base d’une convention de délégation de service publique signé avec l’Etat.

Ces réalisations de l’AFD,
s’ajoutent aux 422 centres de formation professionnelle recensés en 2021. La France et le Sénégal coopère également étroitement dans le domaine de la formation agricole. Ce travail collaboratif se poursuit en particulier autour des Instituts supérieurs d’enseignement agricole (ISEP), ainsi que des clusters horticulture et aviculture, accompagnés par FranceAgriMer et soutenus par l’AFD via des financements respectifs de 12 M€ pour le ministère de la formation professionnelle, de l’apprentissage et l’insertion (MFPAI) et de 20 M€ pour le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (MESRI). Il y a également le programme Agreen Mob qui encourage la mobilité académique concertée entre les établissements sénégalais et français.

COOPERATION EN MATIERE DE SPORT

Dans le domaine du sport, le Sénégal et la France se particularisent également par une réelle proximité. Des relations importantes que les perspectives des jeux olympiques (JO)nde 2024 à Paris et des jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) de 2026 à Dakar vont sûrement consolider. Une collaboration ambitieuse a en effet été instaurée en vue de la préparation des JOJ de 2026. A ce titre, les comités d’organisation de Paris 2024 et Dakar 2026 ont conclu un accord de coopération qui prévoit un accompagnement par plusieurs acteurs publics français réunis au sein de l’Alliance Jokko (Dioko), pilotée par Paris 2024.

Cette Alliance regroupe, outre comités d’organisation et les gouvernements français et sénégalais, l’AFD, la ville de Paris, le CNOSF, la région Île-de-France, l’Association internationale des maires francophones ou encore l’INSEP et certaines fédérations sportives nationales. L’AFD accompagne le Sénégal dans la réforme de la gouvernance du sport, notamment afin de renforcer le continuum sport pour tous- sport de haut niveau, via un fonds d’expertise technique (FEXTE) avec I’INSEP qui a été signé en septembre 2020. L’AFD a en outre mis en œuvre, depuis 2020, le volet sénégalais de son programme panafricain d’inclusion sociale autour du basket.

DEVELOPPEMENT DU VOLONTARIAT

Dans la continuité de l’accord de coopération en matière de volontariat international, signé entre les gouvernements français et sénégalais à Dakar le 2 février 2018, les dispositifs permettant la mise en œuvre de missions de volontariat entre la France, y compris dans leur dimension réciproque, sont nombreuses. Ainsi, dans le domaine du sport, les JOJ de Dakar 2026 permettront la mise en œuvre de missions de service civique, encourageant les synergies entre le « vivier classique » du service civique, du volontariat de solidarité international (VSI) et les acteurs agissant dansle domaine du sport, afin de favoriser l’accueil et l’envoi de jeunes des deux pays.

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