Exposition – Pascal Nampémanla Traoré, jeune artiste-plasticien : «La musique n’a jamais eu besoin de visa pour aller toucher les cœurs»

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Par Ousmane SOW – C’est dans un esprit de découverte et de contemplation que le public a visité l’exposition photographique intitulée : «Visa pour la musique vue par Pascal Nampémanla Traoré.» Celle-ci est abritée par la Galerie Arte, du 15 octobre au 15 novembre 2021. Cette exposition d’une quinzaine de tableaux, de taille et de cadrage variés, représente des sujets nés de son imagination, de son quotidien, de ses lectures et de ses recherches. Ainsi, après une dizaine d’années passées dans l’univers de la publicité, Nampé­manla décide de se consacrer entièrement à l’art.

Depuis quelques jours, les visiteurs peuvent découvrir une partie des œuvres de Pascal Nampémanla Traoré à la Galerie Arte. Des tableaux abordant différentes thématiques à travers plusieurs techniques et processus de création. Pascal Nampémanla Traoré illustre l’évolution du monde dans lequel il vit. Intéressé par la matière, Nampémanla utilise le papier ciment qu’il récupère sur un chantier de construction, les pigments naturels d’argile de différentes nuances et le marc de café qu’il associe aux acryliques et aux huiles pour réaliser ses œuvres.
Pluridisciplinaire, son style et sa pratique évoluent avec les années et il se laisse guider par de nouvelles techniques qu’il explore en permanence. Cependant, depuis quelques années, Nampémanla collectionne des vinyles. Il écoute ses vieux disques dont certains auteurs comme Miles Davis et Michel Jackson ont bercé son enfance. «Visa pour la musique est un message d’amour et de respect pour ces musiciens-artistes noirs qui, au-delà de leur talent, se sont engagés en tendant la main aux autres, en prenant des risques, en bouleversant l’ordre établi ; ils ont imprimé leur histoire et embelli la mienne», a-t-il fait savoir. Un message qu’il a résumé ainsi : «La musique a la couleur de l’esprit.»
Diplômé de l’Ecole nationale des Beaux-arts d’Abidjan, Nampémanla s’attache petit à petit à la vie et à l’engagement de certains artistes qui ont apporté un souffle nouveau dans sa création. Comme un employé d’aéroport qui vise les passeports. «Je tamponne sans cesse et parfois presque machinalement comme un ouvrier vêtu de son bleu. Mais chaque frappe, laisse une trace unique et indélébile comme tous les cycles de la vie», a-t-il expliqué. Dans sa création artistique, il affirme que le choix est un peu subjectif. «Au rythme de mon geste, la musique naît, la danse s’invite, l’écriture s’imprime et s’exprime sur le papier ciment récupéré, sur un chantier de construction. Je trépigne d’impatience au fil du temps et l’image de l’artiste se révèle», ajoute Pascal Nam­pémanla Traoré. De la musique à l’art, il s’est employé à faire de son art un prétexte pour bousculer l’ordre. «Faire et refaire, encore et encore, comme le musicien, répéter les notes, les accords, les rythmes jusqu’à toucher l’essence de la chose.»
Bercé par certains artistes, musiciens noirs en général, américains ou cap-verdiens, c’est donc tout naturellement qu’il associe le monde de la musique à celui de l’art. «Des titres, mots, concepts qui, à la simple évocation, nous transportent dans un univers et nous font voyager sans visa à la rencontre de l’autre. La musique n’a jamais eu besoin de visa pour aller toucher les cœurs», sourit le jeune artiste-plasticien, qui a présenté ses tableaux à la Galerie Arte, fondée en 1996 par Joëlle Le Bussy.

«Cette exposition est magnifique et originale»
Joëlle Le Bussy, directrice de la Galerie Arte, a soutenu que cette exposition est le fruit d’une collaboration entre l’artiste-plasticien, Pascal Nampé­manla Traoré, et sa Galerie Arte, qui est spécialisée dans la création de meubles et d’objets d’art africain contemporain. «C’est la première fois que j’expose Pascal et je suis très contente de son travail. Cette exposition est magnifique. Il a su bien reproduire les traits des personnages au tampon. C’est original d’ail­leurs, on ne voit pas ça tous les jours. En tout cas, c’est la première fois qu’au Sénégal je vois quelqu’un qui a cette technique-là. Il a créé lui-même les tampons», a laissé entendre la directrice de la Galerie Arte, avant de préciser que même si l’art est souvent porteur de message ; elle, elle opte plutôt pour le côté esthétique, c’est-à-dire l’art pour l’art.
Stagiaire

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