Trois questions sur les ratés du premier jour de l’école à la maison

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Le premier jour de reprise de l’école à la maison pour douze millions d’élèves ce mardi ne s’est pas passé exactement comme prévu. Comme l’an dernier, des dysfonctionnements ont été pointés du doigt.

Comme un air de déjà-vu. Les établissements scolaires sont fermés depuis vendredi soir et les vacances de printemps ont été unifiées en France à partir du 12 avril, avant une rentrée le 26 avril en présentiel dans les écoles et en distanciel pendant une semaine de plus dans les collèges et lycées.

L’an dernier, l’école à la maison avait mal commencé, avec des réseaux saturés et des espaces de travail inaccessibles. Des difficultés résolues au bout de quelques jours. Depuis, le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer a assuré que tout était « prêt » si un nouvel épisode d’école à distance était mis en place. Pourtant, comme l’an dernier, l’école à la maison a débuté mardi avec de nombreux « bugs » signalés par des professeurs, parents et élèves, en raison de serveurs numériques inaccessibles ou défaillants.

Que s’est-il passé ?

« Combien d’élèves et de familles ont le sentiment de revivre la même impréparation, encore et encore ? », pouvait-on lire sur Twitter. De nombreux messages faisaient état du même problème : « Et voilà, ça a planté à 9h02 », « j’étais prête pour faire cours à distance mais ce n’était visiblement pas le cas de l’Education nationale »…

Ce mardi matin, les serveurs de l’Environnement numérique de travail (ENT) ont en effet planté, affichant ce message destiné aux utilisateurs : « Pour permettre à chacun d’accéder à son réseau éducatif dans de bonnes conditions, nous avons limité le temps des sessions et instauré une logique de quota. Quand le nombre d’utilisateurs maximum est atteint, il vous faut patienter pour y accéder à votre tour. Désolé pour cette contrainte, revenez et essayer à nouveau d’ici quelques minutes », rapporte la Voix du Nord. Selon BFMTV, le système de gestion de vie scolaire Pronote et les services du CNED sont également touchés.LIRE AUSSI >> Pourquoi le confinement a fait de nouveaux adeptes de l’école à la maison

« Il semble que ce sont à la fois les environnements numériques de travail liés aux collectivités et au ministère de l’Education qui ont planté », a expliqué Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire. « On se retrouve exactement dans la même situation que l’an dernier, on a l’impression qu’aucune leçon n’a été tirée. Il y a beaucoup de colère et d’amertume », a-t-elle ajouté.

« L’impossibilité d’utiliser les outils institutionnels aux premières heures de cette nouvelle période d’enseignement à distance risque d’aggraver encore le décrochage », a réagi Sud Education dans un communiqué.

Où ont été identifiées les difficultés ?

Si les problèmes n’impactent pas tout le monde sur tout le territoire, comme l’a précisé Jean-Michel Blanquer à franceinfo, plusieurs régions ont néanmoins été touchées. « Ce matin nous avons identifié des problèmes de connexion en Ile-de-France, dans le Grand-Est, en Normandie, vers Orléans-Tours.. et sur le site virtuel du Cned », a indiqué Sophie Vénétitay. BFMTV rapporte des incidents repérés également sur la plateforme numérique de la région Centre-Val de Loire.LIRE AUSSI >> François Dubet: « Cette crise a fait bouger les lignes sur le plan éducatif »

Lors d’un déplacement dans une école primaire du 14e arrondissement de Paris, où 44 enfants issus des publics prioritaires sont accueillis, le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a reconnu « des dysfonctionnements et des défaillances ». « De fait, les collectivités territoriales et les opérateurs n’ont pas su faire face à l’afflux, j’espère qu’ils vont trouver une solution dans la journée », a-t-il ajouté.

Comment les expliquer ?

« Des difficultés techniques ont pu (…) être rencontrées », a pour sa part reconnu le ministère de l’Education dans un communiqué. « Dans certaines régions (Grand-Est, Ile-de-France, Hauts-de-France, Occitanie), les services d’ENT étaient fortement ralentis, voire inaccessibles ce matin », en raison de « la forte surcharge des infrastructures », détaille le ministère, assurant que « ces difficultés devraient se résoudre rapidement ».

Concernant les difficultés de connexion au Centre national d’enseignement à distance (CNED), les lenteurs observées « sont la conséquence de plusieurs attaques de type DDoS simultanées sur les serveurs ». « Cette simultanéité exceptionnelle des sollicitations, cumulée aux actes de malveillance actuels, peut expliquer certaines difficultés d’accès », selon le communiqué du ministère de l’Education nationale.

Le site « Ma classe à la maison », a été victime d’« attaques informatiques apparemment venues de l’étranger », a ainsi avancé Jean-Michel Blanquer, en marge d’un déplacement, selon franceinfo. « Le travail technique est en train d’être fait pour rétablir cela, a-t-il précisé. Ça ne touche pas tout le monde partout ».

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