Ottawa donne son feu vert à l’expansion du port de Montréal à Contrecœur

Le terminal à conteneurs que souhaite construire l’Administration portuaire de Montréal (APM) sur la Rive-Sud verra bel et bien le jour.

Le projet, qui avait déjà reçu l’aval de l’Agence d’évaluation d’impact du Canada, a été autorisé par le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Jonathan Wilkinson, lundi. La nouvelle a été annoncée en fin de journée par communiqué de presse.

Cette décision fait suite à un processus d’évaluation environnementale rigoureux et fondé sur les données scientifiques, qui a permis de conclure que le projet n’est pas susceptible d’entraîner des effets environnementaux négatifs importants lorsque les mesures d’atténuation sont prises en compte, écrit le cabinet du ministre.

[L’]Administration portuaire de Montréal estime que le projet permettrait la création d’environ 5000 emplois pendant la phase de construction et générerait un peu plus de 1000 emplois directs pendant la phase d’exploitation, fait-il valoir également.

La Société de développement économique du Saint-Laurent (SODES) s’est d’ailleurs réjouie de la nouvelle, vendredi soir, affirmant que le projet permettra de consolider l’expertise maritime, de rendre le corridor du Saint-Laurent encore plus compétitif et agira comme effet de levier sur toute une économie parallèle.

Plus de 300 conditions à respecter

L’autorisation du ministre Wilkinson(Nouvelle fenêtre) était la dernière étape majeure à franchir pour que les travaux puissent commencer. Ceux-ci devraient être entrepris plus tard cette année. Trois consortiums se font la lutte dans le cadre d’un appel d’offres. La mise en service du terminal est prévue pour 2024.

La décision du ministre Wilkinson constituait également le dernier espoir des écologistes qui, dans les dernières décennies, ont soulevé bon nombre d’inquiétudes concernant les conséquences du projet sur la faune et la flore, dont celle de la Réserve fédérale naturelle des Îles-de-Contrecœur.

Or, le cabinet du ministre Wilkinson souligne dans son communiqué que son autorisation s’accompagne de 330 conditions juridiquement contraignantes que le promoteur devra respecter pendant toute la durée de vie du projet.

Les mesures qui en découlent, plaide-t-il, permettront de protéger la santé humaine, le poisson et son habitat, les oiseaux migrateurs, les milieux humides, l’utilisation du territoire et des ressources par les Premières Nations, les patrimoines naturel et culturel et les espèces en péril.

Un projet né il y 40 ans

Contrecœur a été choisie dans les années 1980 pour accueillir les conteneurs du port de Montréal, le jour où il manquerait de place. Au fil des ans, 468 hectares de terrains ont été acquis, soit presque 10 fois la superficie du Parc olympique de Montréal. Ces terrains ont été loués à des cultivateurs en attendant.

Plus récemment, l’implication de la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) a donné de l’élan au projet, qui sera réalisé en partenariat public-privé. La BIC a promis d’investir jusqu’à 300 millions de dollars. La différence sera financée par l’APMAdministration portuaire de Montréal et par les futurs exploitants du terminal, qui devrait coûter entre 750 et 950 millions.

Le port de Montréal possède déjà 19 terminaux, dont un à Contrecœur. Depuis les années 1950, on y décharge du vrac solide, pour alimenter, entre autres, l’industrie sidérurgique. Le terminal à conteneurs qui s’ajoutera pourra accueillir deux cargos à la fois. Il sera aménagé à 1 km en amont du terminal de vrac, à la limite de Verchères.

À terme, 1,15 million de conteneurs transiteront par Contrecœur.

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