Ottawa va serrer la vis aux voyageurs

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Ottawa va bel et bien serrer la vis aux voyageurs qui entrent au Canada, a confirmé vendredi le ministre des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc. Une annonce à ce sujet est imminente.

Il n’y a pas de doute qu’on va renforcer, et de beaucoup, les mesures de quarantaine et la question par exemple des tests de dépistage à l’arrivée, a-t-il déclaré vendredi en entrevue à l’émission Tout un matin.

On peut centraliser l’endroit où les avions arrivent, éviter que les charters arrivent à Québec ou à Halifax, a-t-il ajouté.

Selon M. LeBlanc, l’enjeu a été abordé jeudi soir lors de la conférence téléphonique hebdomadaire des premiers ministres fédéral et provinciaux et lors d’une réunion du comité du Cabinet chargé de la réponse fédérale à la COVID-19, qu’il préside.

Je pense qu’on sera en mesure, au début de la semaine prochaine, d’arriver au Conseil des ministres avec des précisions, a-t-il dit. On va avoir des mesures accrues, je pense, au début de la semaine prochaine au plus tard.

Le ministre LeBlanc n’a pu dire si le premier ministre Justin Trudeau pourrait confirmer l’information à un point de presse sur l’évolution de la COVID-19 au pays qu’il donnera à 11 h 30 (HNE) vendredi.

Mon instinct me dit qu’il ne va peut-être pas l’annoncer ce matin, mais on ne sait jamais, a-t-il laissé tomber.Une pancarte rappelle aux voyageurs de faire leur quarantaine à l'aéroport Montréal-Trudeau, le 29 décembre 2020.

Les voyageurs de retour au Canada doivent effectuer une quarantaine de 14 jours.

PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Une pression constante

Le gouvernement fédéral est sous pression depuis des semaines pour accroître les mesures encadrant le retour des voyageurs au pays.

Cette situation est alimentée par la crainte que des variants du coronavirus apparus au Royaume-Uni, au Brésil et en Afrique du Sud viennent empirer la situation déjà difficile vécue dans plusieurs provinces.

Jeudi, le premier ministre du Québec, François Legault, a réitéré son souhait qu’Ottawa interdise les vols internationaux non essentiels. À défaut de le faire, il propose que le gouvernement fédéral contraigne les voyageurs à effectuer une quarantaine de 14 jours dans des hôtels vacants, à leurs frais et sous supervision.

De telles mesures, en vigueur dans des pays comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande, n’empêchent pas les voyages à proprement parler, mais gonflent considérablement la facture de ceux qui choisissent d’en faire.

Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a aussi fustigé le gouvernement fédéral pour ne pas avoir agi assez vite dans la mise en place des tests de dépistage rapide de la COVID-19 dans les aéroports internationaux du pays.

Pendant la période des fêtes, Ottawa a décidé de répondre à la colère suscitée par les voyages d’agrément en imposant aux voyageurs qu’ils présentent une preuve de test négatif à la COVID-19 avant leur embarquement.Une voyageuse porte un masque et tire sa valise.

Les voyageurs entrant au Canada doivent répondre à plusieurs questions liées à la COVID-19 avant de franchir les douanes.

PHOTO : GETTY IMAGES / COLE BURSTON

Mardi, le premier ministre Trudeau s’est contenté de prévenir que son gouvernement « pourrait imposer de nouvelles mesures sans préavis », mais sans donner plus de détails.

Il a plaidé qu’Ottawa ne peut interdire aux Canadiens de voyager en vertu de la Constitution. Ce droit n’est cependant pas absolu, et des restrictions peuvent être adoptées à certaines conditions.

Le premier ministre de la Colombie-Britannique, John Horgan, a indiqué jeudi que sa province était prête à soutenir des mesures supplémentaires qu’adopterait Ottawa.

À l’heure actuelle, les voyageurs qui arrivent au Canada doivent obligatoirement se placer en quarantaine pour 14 jours, sous peine de recevoir des amendes. Seuls ceux qui ne s’y conforment pas peuvent être dirigés vers des hôtels situés près des aéroports.

Ottawa plaide sans relâche qu’il s’agit d’une des mesures les plus contraignantes du monde, mais l’efficacité des vérifications faites par les autorités soulève des doutes, y compris de la part de voyageurs.

Selon le gouvernement, des agents de l’Agence des services frontaliers font des milliers d’appels chaque jour, et des appels automatisés sont aussi effectués.

Toute personne qui ne peut être jointe ou qui est suspectée de ne pas s’isoler est adressée aux corps policiers responsables pour de plus amples vérifications, et les contrevenants s’exposent à des amendes.

Selon Ottawa, 1,4 % des cas de COVID-19 au Canada ont été recensés chez des voyageurs arrivant au pays. Ces données portent sur un peu plus de 450 000 cas dont l’historique d’exposition a été identifié.François Messier (accéder à la page de l’auteur)

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