Covid-19-Cours à distance: Comment les élèves du monde rural ont été lésés ?

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Quand –t-on parlait de fracture numérique, on faisait souvent allusion à une comparaison entre le Nord composé des pays riches et du Sud constitué des pays les moins avancés où les disparités technologiques étaient criardes entre ces deux blocs du monde. Mais cette fois, la fracture numérique dont il est question met en duplex les élèves « numérisés » et les élèves qui n’ont pas accès à cette technologie au Sénégal. Le Coronavirus aura eu la particularité de remettre au goût du jour ce droit à l’éducation inaccessible aux élèves ruraux.
La survenance du Coronavirus au Sénégal a eu l’effet de mettre en exergue la fracture numérique persistante entre les élèves susceptibles d’utiliser la technologie du numérique et ceux du monde rural qui n’ont même pas accès à l’électricité. En effet quand la crise sanitaire a éclaté, le ministre de l’éducation nationale a tablé sur le télétravail après la fermeture des écoles. Les élèves bénéficiant du “numérique” étaient sommés de s’employer aux cours à distance via leurs téléphones-portables ou la télévision. Or, selon les estimations de l’agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) dans son rapport d’enquête de 2014,62.4% de la population sénégalaise a accès à l’électricité dont 32,4% en milieu rural. L’ancien directeur général des douanes, Boubacar Camara, candidat déclaré à l’élection présidentielle du 24 février 2019, avait indiqué que « 66% des Sénégalais n’ont pas accès à l’électricité ».Une thèse qui avait été balayée d’un revers de main par les techniciens de l’agence de la statistique et de la démocratie (ANSD).Mais la vérité est que la moitié des Sénégalais n’a toujours pas accès à l’électricité. Et dans ce contexte de coronavirus où tout le monde est confiné à la maison, la moitié de nos compatriotes jouissant de l’électricité et de l’Internet peuvent inviter leurs enfants à s’employer aux cours à distance mais s’agissant de l’autre moitié n’ayant pas d’électricité, cette trouvaille devient impossible pour elle. Le Cusems a même dénoncé ce poids deux mesures d’une école sénégalaise incapable de garantir l’éducation pour tous à tous les élèves du Sénégal. Dans tous les cas, le problème reste entier car il relève d’abord d’une volonté politique de l’état qui doit tout faire pour permettre au monde rural d’avoir accès à l’électricité afin que ses élèves puissent être au même niveau d’éducation que les élèves issus des centres urbains. A contrario, ce serait un échec cuisant des acteurs du système éducatif national qui doivent prendre en compté l’éducation “numérique” pour tous les élèves du Sénégal.

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