Combien de fois des apéristes de souche ont-ils tenté de ravir la vedette au président de l’Assemblée nationale sans l’onction du Chef de l’Etat ? A l’évidence ,le poste de président de l’Institution parlementaire fait l’objet de beaucoup de convoitise mais son occupant a survécu à toutes les tempêtes sauf celle imprimée par le Coronavirus. A savoir la Loi d’habilitation qui confère au Chef de l’Etat le pouvoir d’empiéter sur les prérogatives de cette Institution.Publicité
Moustapha Niasse, le président de l’assemblée Nationale est un allié du Chef de l’Etat car ils ont battu campagne ensemble, gagné ensemble et décidé de gouverner ensemble. Ainsi, depuis lors, tout se passe comme sur des roulettes. Mais avec la propagation du Coronavirus dans notre pays, les données politiques ont drastiquement changé. A l’instar du président Léopold Sédar Senghor qui s’est arrogé une Loi d’habilitation en 1961,du président Abdou Diouf en 1994;le président Sall a reconduit le même rituel pour convenance Républicaine. Les Sénégalais et ses adversaires de l’opposition ont apposé leur feu vert. Car, il s’agit de réunir les moyens de lutter farouchement contre l’ennemi commun qu’est le Coronavirus. Et c’est dans ce cadre que la Loi d’habilitation a été votée hier mercredi par la représentation nationale. L’enjeu est de taille et l’union sacrée permet au Chef de l’Etat d’avoir les coudées franches dans ce contexte de crise sanitaire aigue. Du coup, Niasse passe virtuellement à la retraite pour la bonne et simple raison que l’Institution qu’il est censé diriger est quelque peu réduite au néant et ne peut en aucune façon jouer le rôle de contrôle de l’action gouvernementale. Les apéristes qui lorgnaient son fauteuil sont non seulement aux anges mais qu’ils n’attendent qu’une aubaine pour faire revenir ce prestigieux poste à l’alliance pour la République. Même si le leader de l’Alliance des Forces du progrès (Afp) reste en poste, il n’en demeure pas moins vrai qu’il apparait comme un figurant jusqu’à ce que cette Loi d’exception soit abrogée.
