Pour cette 5ème édition du festival de rugby, qui se tenait ce dimanche 17 novembre, pas moins de 600 jeunes rugbymen ont joué sur la pelouse du Stade Léopold Sédar Senghor, sous la supervision des encadreurs et autres acteurs de ladite discipline (plus de 100 encadreurs.) Placée sous le signe de la petite catégorie, l’édition 2019 s’est voulue être une vitrine pour ces jeunes passionnés. Sauf que de l’avis d’Omar Sy, le responsable de la formation au niveau de la fédération sénégalaise de rugby, responsable des festivals de rugby, le rugby sénégalais est l’un des parents pauvres du sport. Ce dernier ne réclame pas moins de trois ans de subvention à l’État sénégalais.
Présent à cette 5e édition, Jules Marchand le président du club Panthère de Yoff, par ailleurs délégué de la fédération sénégalaise de rugby, s’est réjoui du clin d’œil fait aux jeunes qui pratiquent ce sport. « Les enfants c’est l’avenir ! Il faut qu’ils commencent jeune, s’ils veulent devenir des internationaux. Si on veut avoir des internationaux, il faut qu’on commence à prendre des enfants à 10 – 11ans. »
Profitant de la tribune qui lui était offerte, le président des Panthères de Yoff de déplorer le manque d’infrastructures dédiées à la pratique de ce sport. « Moi, j’ai la chance à Yoff d’avoir le maire avec moi. Mais il y a beaucoup de villes où le maire ne suit pas le rugby. Si on avait des moyens ça irait mieux, on n’a pas de structures, on s’entraine sur le sable. Malgré tout on arrive à avoir des résultats. » dénoncera-t-il.
Dans la même lancée, Omar Sy le responsable de la formation au niveau de la fédération sénégalaise de rugby, responsable des festivals de rugby d’ajouter : « Aujourd’hui l’Etat nous doit de l’argent puisqu’il y a des budgets qui sont votés et alloués pour les sports. Ça va faire plus de trois saisons qu’on n’a pas reçu un franc de subvention. Et là, on revient de la coupe d’Afrique du rugby à 7 où nos joueurs se sont très bien comportés avec une 7ème place. Il faut vraiment que l’Etat et les autorités comptent le rugby parmi les sports majeurs au Sénégal.» Une interpellation faite au ministre des sports Matar Bâ et ses proches. À supposer que cet « oubli » soit effectif ces derniers seraient bien inspirés en rétablissant ledit manquement soulevé.
Il fallait donc y être ce dimanche pour voir les quelques centaines de gamins se donner à fond pour défendre leurs écussons. De son côté, Omar Sy reste positif et serein quant à l’avenir de cette disciple qu’il juge compatible avec le contexte socioculturel sénégalais. « On est à la cinquième édition du festival de rugby. On a un tournoi pour les petites catégories de 6 à 18 ans. Et, on a aussi des plateaux destinés à initier les novices à ce sport qu’est le rugby… le rugby a sa place, sa carte à jouer dans le panel sportif sénégalais. Si on regarde bien on se rend compte que c’est un sport qui est adapté au Sénégal. C’est un sport solidaire, un sport où on apprend à tomber et à se relever. C’est un mélange entre la lutte, le football et le basket… Il n’y a pas de discrimination, c’est sport rassembleur. », fera-il savoir à l’endroit du grand public.