L’ouverture de l’enquête sur les 80 personnes tuées lors des manifestations entre 2021 et 2024 : les auditions s’accélèrent

0
526

Selon des informations exclusives obtenues par Libération, Après plusieurs mois d’attente et de pression de la part des familles de victimes, des organisations de défense des droits humains et de l’opinion publique, l’enquête sur les 80 personnes tuées lors des manifestations entre 2021 et 2024 connaît enfin une avancée significative. Toujours selon Libération, plusieurs témoins, responsables administratifs et membres des forces de l’ordre ont déjà été auditionnés par les enquêteurs chargés du dossier.

Ces auditions marquent une nouvelle étape cruciale dans la quête de vérité autour des violences qui ont ensanglanté le pays à la suite des tensions politiques et sociales survenues durant cette période.

Des sources proches du dossier confirment que les enquêteurs travaillent sur plusieurs volets, notamment la chaîne de commandement, les ordres donnés lors des opérations de maintien de l’ordre, ainsi que la responsabilité individuelle de certains agents soupçonnés d’avoir fait un usage disproportionné de la force.

« Il était temps que la justice se saisisse de cette affaire. Les familles attendent des réponses depuis plus de trois ans », confie un avocat membre du collectif pour la justice et la vérité.

Du côté des autorités judiciaires, l’enquête semble s’accélérer : plusieurs magistrats instructeurs ont été mobilisés, et de nouvelles convocations seraient déjà en préparation.

Les familles des victimes, regroupées au sein d’un collectif, saluent ces premiers pas mais réclament des actes concrets et des inculpations. Certaines d’entre elles ont d’ailleurs dénoncé le manque de transparence dans la gestion des dossiers.

Rappelons que ces 80 morts ont été recensés lors des manifestations politiques survenues principalement à Dakar, Ziguinchor, Kaolack et Saint-Louis, à la suite d’affrontements entre manifestants et forces de sécurité. De nombreuses vidéos et témoignages diffusés à l’époque avaient suscité l’indignation nationale et internationale.

Les organisations de défense des droits de l’homme comme Amnesty International et Human Rights Watch avaient déjà demandé une enquête indépendante, pointant du doigt une impunité persistante dans le traitement des violences d’État.

À ce stade, aucune arrestation officielle n’a été confirmée, mais les avancées constatées laissent entrevoir la possibilité d’un procès historique si les responsabilités venaient à être clairement établies.

« Il ne s’agit pas de vengeance, mais de justice. Nous voulons simplement que la vérité éclate et que les coupables répondent de leurs actes », insiste un parent d’une victime rencontré à Dakar.

Cette enquête, longtemps réclamée, constitue un test majeur pour la justice sénégalaise, appelée à démontrer son indépendance et sa capacité à rendre des comptes, même lorsqu’il s’agit de dossiers sensibles impliquant l’appareil sécuritaire de l’État.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici