L’avocat franco-espagnol Juan Branco a été entendu ce lundi par un juge à Madrid, suite à une plainte déposée pour son arrestation survenue en août dernier en Mauritanie et son extradition ultérieure vers le Sénégal. D’après les déclarations de son avocat Aitor Martinez après l’audience, M. Branco a pu fournir, comme le rapporte l’AFP, « un ensemble de détails sur l’opération en Mauritanie, y compris son transfert vers le Sénégal par des unités parapolicières sans aucun insigne ».
Dans la plainte, qui a été déposée en décembre dernier, Adramé Sarr, responsable de la division des enquêtes criminelles de la police sénégalaise, est accusé d’avoir planifié son arrestation. Un mandat d’arrêt sénégalais avait été émis contre Juan Branco alors qu’il s’était engagé dans la défense de l’opposant Ousmane Sonko, qui avait été nommé Premier ministre après les élections présidentielles.
Après avoir été arrêté en Mauritanie au début du mois d’août, il a été remis aux autorités sénégalaises qui l’ont ensuite relâché et expulsé vers la France. M. Branco a fait appel au tribunal de l’Audience nationale en Espagne, qui est le tribunal compétent pour les affaires qui se sont déroulées à l’étranger.
Juan Branco a exprimé son espoir de voir la justice espagnole émettre rapidement des mandats d’arrêt internationaux contre les personnes responsables de son « kidnapping », après avoir quitté le tribunal. Il a aussi dénoncé l’absence de soutien consulaire de la France pendant cette période. Il a mis en évidence les obstacles à la détermination des faits en France et a souligné que la loi d’amnistie récemment adoptée au Sénégal pourrait empêcher toute accusation.
