De prisonnier politique à président de la République. Encore derrière les barreaux il y a une dizaine de jours, l’opposant antisystème Bassirou Diomaye Faye va devenir le cinquième dirigeant du Sénégal. Ce parcours exceptionnel prouve à quel point la majorité des Sénégalais sont animés par une volonté infaillible de rompre avec ce que le régime de Macky Sall proposait comme programme. Certes, Amadou Ba n’est pas Macky Sall, mais il serait le prolongement de sa vision pour la plupart des compatriotes qui ont voté et élu Bassirou Diomaye Faye ce 24 mars. Cette victoire acquise au prix du sang et de la sueur d’une jeunesse qui ne voyait que le projet de Pastef comme la seule bouée de sauvetage qui peut la sortir du trou ténébreux et sans issue de leur destin, ne doit en aucun cas être une illusion. Mieux, le président nouvellement élu doit, dans les meilleurs délais, prendre des décisions majeures qui détermineront l’orientation de sa politique. Les attentes sont pressantes, mais à l’opposé, Bassirou Diomaye Faye doit faire face à un temps d’acclimatation ou d’adaptation à l’exercice du pouvoir. Les réalités du premier mandat Au Sénégal, l’histoire nous enseigne que la première alternance menée par Me Abdoulaye Wade a pris plusieurs années avant de prendre son envol. Pourtant, Me Wade est un grand monsieur qui a des idées et connaît bien l’État. Selon le politologue Pape Ngalla Dieye, les difficultés de Me Wade en 2000 étaient plus liées au choix de ses hommes de confiance. « Vous savez, Me Abdoulaye était porté au pouvoir par de grands hommes politiques et très influents à cette époque, Ahmad Dansokho, Abdoulaye Bathily, Moustapha Niasse entre autres. Et le malheur pour ce président élu, c’était qu’il avait négocié avec tout ce monde des postes clés
