Chambre criminelle de Mbour : Accusé du viol suivi de meurtre de sa copine, Bébé Niang prend 10 ans de réclusion

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Qu’est-ce-qui s’est réellement passé entre Seydou Abdoulaye Niang et Madeleine Ndong ? Âgé de 44 ans, Seydou Abdoulaye Niang, dit Bébé Niang a été accusé d’avoir violé et tué sa copine Madeleine Ndong, appelée Mame Diarra. 
Il a été jugé ce vendredi devant la chambre criminelle de Mbour.
Les faits remontent au 30 juillet 2017, ce jour-là, Madeleine Ndong était venue au restaurant où travaillait sa mère pour récupérer une tontine. Elle croise Seydou Abdoulaye Niang qui est un ami de son père. Il le taquine un peu et Madeleine lui demande de ne pas la fatiguer car elle était malade. C’est ainsi qu’il a proposé à la fille de la déposer chez elle. Elle prend place dans le Citroën C4 que conduisait Seydou. C’est la dernière fois que sa mère la verra vivante. 
La gendarmerie avait alors été informée de la découverte d’un cadavre en état de rigidité, recouverte de sable, dénudée, la tête reposant sur la main gauche. Il s’agissait de Madeleine.
La famille de Madeleine ne savait pas ce qui était arrivé à leur enfant. Elle avait entamé des recherches. Amy Seck a essayé de joindre en vain sa fille jusqu’au moment où elle est informée d’une horrible découverte.
A la barre de la chambre criminelle, Seydou est revenu sur cette horrible journée, qui lui vaut aujourd’hui une condamnation de 10 ans de réclusion criminelle. 
Il explique qu’en cours de route, Madeleine consultait ses messages sur son portable.
« Elle m’a dit qu’elle voulait aller voir un marabout et qu’elle voulait que je l’y amène. En cours de route, nous nous sommes disputés dans la voiture parce qu’elle a lu mes messages et çà l’a sortie de ses gonds. Au cours de notre altercation, elle a sorti un couteau qu’elle avait pris chez elle. Dans la bousculade elle m’a donné un coup de couteau sur mon bras gauche. Nous nous sommes disputé le couteau qui lui a finalement transpercé le genou. J’ai ouvert la portière et je l’ai fait descendre avant de poursuivre mon chemin. Elle avait prémédité son coup et j’étais en état d’ébriété aussi. Je l’ai laissée sur cette route vivante », explique Seydou. 
Même s’il reconnait avoir asséné à Madeleine un coup de poing qui lui a occasionné une blessure de 2 cm au niveau de la lèvre inférieure, Seydou assure qu’il ne l’avait pas tuée.
Aussi, un ecchymose des vaisseaux carotidiens a été constaté sur le cou de Madeleine qui est morte d’une hipoxie.
Le juge lui demande pourquoi il a laissé en cours de route Madeleine malgré qu’elle soit blessée. 
« Pourquoi vous ne l’avez pas aidée en l’amenant à l’hôpital pour qu’elle se fasse soigner au lieu de la laisser en pleine brousse ? », lui demande le juge.
L’accusé de rétorquer: « c’est mon regret le plus absolu. Ça ne sonne pas bien à l’oreille mais c’est ce qui c’était passé. J’ai su à la gendarmerie que Madeleine était morte. Quand on m’a appris sa mort, j’étais foudroyé. J’ai failli me suicider ».
Il poursuit : « nous entretenions une relation amoureuse carrée, sérieuse. Ça a duré 2 ans, j’allais la voir chez sa grand-mère. Ce n’est pas une relation où on s’affichait partout ».
Mais pour le procureur, rien ne prouve que Madeleine entretenait une relation amoureuse avec Seydou. 
Très prolixe, ce père de famille de 8 enfants prétend avoir laissé la victime dans la forêt entre Sinthiou Mbadane et Keur Balla. Puis il est allé laver la voiture dans une station service. Avant de prendre le chemin de la Gambie à bord de la voiture Citroën qu’il venait de louer.
La thèse du viol écarté 
Dans cette affaire, la thèse du viol a été finalement écartée par le certificat de genre de mort. Mais le juge d’instruction avait conclu que le dessein de Seydou était d’entretenir des rapports sexuels avec la victime. La situation dans laquelle elle a été découverte ne laisse entrevoir aucun doute. L’inculpé n’est pas arrivé à exercer sa sale besogne du fait de la résistance de la victime et il a fini par tuer Madeleine.
A la barre de la chambre criminelle, le Procureur Djité a insisté sur le fait que la personnalité de Seydou est « sinistre et lugubre ».
« C’est un meurtrier, un mythomane doublé d’un lâche. Concernant le viol, aucun élément de la procédure ne permet d’attester si Seydou a tenté de violer Madeleine. La tentative de viol n’est pas établie. Il n’y a pas de relation d’amour entre Seydou et Madeleine. C’est tout simplement un alibi. Madeleine est la fille de son ami. C’est de la lâcheté de sortir avec la fille de son ami. Sa culpabilité ne souffre d’aucun doute », insiste le maître des poursuites.
Il a essayé de cerner la personnalité de l’accusé, et finit par dire que la chambre avait en elle quelqu’un qui se fout pas mal de la vie des autres.
« Si c’était ma copine avec qui j’ai fait 2 ans,  je ne l’abandonnerais pas dans la nature en train de saigner », s’est désolé le procureur. Avant de demander une réclusion criminelle à perpétuité, ne voyant pas de circonstances atténuantes dans le cas de cette procédure.
« Rendez justice à Madeleine Ndong », lâche Procureur Djite.
Mes Abdou Aziz Diop et son confrère Ndiaga Dabo ont demandé plutôt que justice soit rendue à leur client, Bébé Niang. 
Ils ont demandé l’acquittement de leur client car n’ayant pas assez d’éléments pour qu’on puisse entrer en voie de condamnation contre leur client.
Arrestation en Gambie 
Après l’histoire avec Madeleine, Bébé Niang s’enfuit en Gambie où il a commis un fait similaire sur une fille qu’il connaissait. En cours de route, il commet un acte répréhensible contre cette fille en la déshabillant dans la rue. Il brandit l’argument selon lequel, il était en train de chercher ses 60.000 fr qu’il avait perdus. Il prétend que la fille qui était une prostituée avait volé son argent. 
Dans la procédure, il est apparu que le couteau qui avait blessé Madeleine était le même utilisé par Seydou pour commettre l’agression sur la fille en Gambie.
Il se défend en assurant que cette fille était une prostituée qui avait volé ses 60.000 fr. Il l’avait poussée à se déshabiller dans la rue pour chercher son argent. La fille a crié au viol et des paysans sont venus à son secours.
En manœuvrant la voiture pour s’enfuir, il s’est renversé et des gens sont venus l’attraper. Il a été arrêté et emprisonné à un an deux mois en Gambie. A sa libération, dès qu’il est revenu au Sénégal, il a été arrêté, le 15 septembre 2018 pour le viol et le meurtre de Madeleine. Il sera condamné à 10 ans de réclusion criminelle.

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