Majorité à l’assemblée nationale : l’équilibre des terreurs !

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Est-il arrivé dans l’histoire politique du Sénégal qu’une élection législative soit aussi disputée et que la répartition des sièges se révèle ainsi équilibrée entre la coalition au pouvoir et les coalitions de l’opposition ? A ma connaissance, non ! On nous a plutôt accoutumé à une assemblée totalement sous le contrôle du pouvoir en place. Il y a toujours eu que ce dernier se taille la part du lion en ce qui concerne les sièges pourvus car il nous est toujours fait croire que le pouvoir a besoin de la majorité parlementaire pour gouverner. Au cas échéant, le pays serait ingouvernable en raison du rôle stratégique de l’assemblée nationale dans la gestion des affaires du pays : vote des lois ordinaires, adoption des lois de finances initiales et rectificatives, votes des budgets… Cela renforce la prépondérance de l’apport d’une majorité parlementaire pour la coalition au pouvoir. En cas où cette majorité revenait à l’opposition, les choses pourraient être plus compliquées et corsées quand il est venu le moment pour le pouvoir de faire voter ses lois, ses budgets…cela, ne doit pas quand bien même favoriser de blocage sans fondement. En effet, s’opposer n’implique pas que tout ce qui provient de l’autre camp n’est pas bon et ne doit pas passer. Ce serait dommage que les appartenances politiques viennent causer du tort à la population en freinant le bon fonctionnement de cet hémicycle.    

         La majorité absolue est le fait qu’une coalition ou parti détienne la moitié du nombre des députés élus, plus (+) un ; en d’autres termes, 50% des suffrages + un.  En l’espèce, on aurait pu parler de majorité absolue si l’une des coalitions avait décroché Quatre-vingt-trois (83) députés. Ce qui n’est pas le cas car la coalition majoritaire n’en a eu que quatre-vingt-deux.  

         Toutefois, cette répartition des sièges, qui n’octroie aucune majorité absolue à une quelconque coalition, n’empêche en aucun cas cette situation de se réaliser. En effet, après l’étape des élections, maintenant on en arrive à la phase des jeux d’alliances. Dans les jours à venir, on assistera à un véritable marathon pour qui sera plus rapide quant au scellement des alliances. La coalition BBY et l’inter-coalition YAW-WALLU (même si la loi ne reconnait pas ce type de collaboration politique) pourraient se livrer à une véritable bataille pour peut-être essayer d’enrôler les trois députés restant en savoir Pape Djibril Fall (MPR les serviteurs), Thierno Allasane Sall (AAR Sénégal) et Pape Diop (Bokku Giss Giss). Mais il ne faut pas être dupe, il est tout aussi possible que le recrutement se fasse à l’intérieur même des trois coalitions majoritaires. En fait, avec l’histoire amoureuse que la politique au Sénégal entretient avec ce phénomène de la transhumance, il n’est pas exclu de voir des transhumants fuser des deux trois bords.

         Ceci est d’autant plus possible au moment de la formation du bureau de l’assemblée nationale. Là, les alliances stratégiques s’intensifieront car il y aura comme enjeu les postes à distribuer : la présidence et les vice-présidences 8       vice-présidents), le secrétariat général, les présidents de commissions.

         Mais le poste qui concentrera toutes les attentions et toutes les convoitises, c’est la présidence de l’assemblée nationale. Celle-ci motivera les jeux d’alliances car il est clairement évident que la majorité l’emportera aux votes. Et ce serait inédit pour une fois, que le président de l’assemblée nationale du Sénégal soit issu de l’opposition.

         Quoi qu’il en soit, cette quatorzième (14e) législature sera la plus intéressante en termes de débats politiques et d’apports quantitatifs.  

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