Cent soixante-cinq (165) sièges pour huit (8) listes nationales : au peuple de trancher !

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Un Dimanche (ce 31 Juillet 2022) pour répondre à l’appel du devoir, les sénégalais sont appelés à élire leurs cent soixante-cinq représentants pour les cinq ans à venir. Ceci n’est pas une mince affaire à négliger encore moins à banaliser si on en juge l’importance que revêt non seulement l’instance qu’il s’agit de confier à une petite minorité, mais aussi le simple acte de s’acquitter du devoir citoyen : VOTER !

Etant l’un des trois pouvoirs que comprend l’Etat, selon les systèmes politiques appropriés, l’assemblée nationale peut faire office d’un couteau à double tranchant : d’un côté elle peut servir de bras armé pour l’exécutif s’il y a la majorité, d’un autre côté elle peut se ranger derrière le peuple pour remplir sa fonction la plus symbolique et historique qui est de représenter ses intérêts.

L’assemblée est au service de l’exécutif dès l’instant que ce dernier détient la majorité. Cela est légitimé, voire recommandé par certains, car il permettrait au gouvernement exécutif de bien gouverner sans pour autant qu’il reçoive des bâtons sans les roues : « gouvernement sans majorité parlementaire, pays ingouvernable » dissent-ils (mais une cohabitation parlementaire aussi pourrait ne pas faire de mal). D’autre part aussi, cette situation peut occasionner des abus de la part de ce même gouvernement. En effet, il se trouverait seul aux commandes sans qu’il y ait un surveillant, un contrôleur, disons un gendarme qui veille au grain et scrute à la loupe ses faits et gestes. C’est la raison pour laquelle qu’il est dommage pour un peuple d’avoir des députés qui veillent à l’intérêt de leurs partis respectifs qu’à ceux des citoyens électeurs.

Par contre, en étant au service de ces citoyens électeurs, l’assemblée s’acquitte de sa mission la plus noble : représenter le peuple et contrebalancer le pouvoir exécutif ! Il faut que le pouvoir arrête le pouvoir (je le cite de mémoire), disait Charles Montesquieu dans son livre mythique De l’esprit des lois quand il théorisait la séparation des pouvoirs. Ses propos sont d’autant plus vrais que du moment que cette surveillance et ce contrôle ne sont pas ou plus en vigueur, il y a le risque que les intérêts du peuple en sortent lésés.

C’est pourquoi qu’au soir de ce Dimanche 31 Juillet, que la dépouille des urnes révèle l’accession à l’hémicycle de bons profils qui seront en mesure de répondre aux attentes en tant représentants du peuple. Des hommes et des femmes qui se renseigneront sur les préoccupations de leur peuple pour les exposer de manière illustrative à l’hémicycle afin que celles-ci puissent être résolues ou prises en charge. Des hommes et des femmes qui s’attèleront à la délicate tâche de contrôle scrupuleux des manœuvres et actions du pouvoir exécutif et qui n’hésiteront point à poser des questions si le besoin est. Ces questions se traduisent sous forme d’enquêtes parlementaires, de lettres explicatives, d’interrogatoires parlementaires si des cas de fraude, de dysfonctionnement ou d’irrégularité sont notés chez les détenteurs de l’argent du contribuable dans leur gestion. Des hommes et des femmes qui auront l’audace et le culot de convoquer un ministre à l’assemblée nationale pour qu’il s’explique sur des questions floues s’il y en a, proposer des lois conformes à la réalité socio-culturelle du pays. Plus important, des hommes et des femmes qui auront la clarté d’esprit de ne pas voter une loi, un budget…pour rien ; qui seront bien outillés pour s’interroger sur une loi (ou quelque chose d’autre soumis au vote), l’examiner de font à comble aux fins de s’imprégner de son impact et de sa prépondérance. Le peuple n’a pas besoin d’une assemblée avec une majorité mécanique acquise à la cause du gouvernement exécutif ou une opposition radicale qui bloque tout ce qui émane de l’autre camps même si c’est une bonne chose.

Alors, pour que l’on puisse bénéficier de ce type de parlement, il faut passer par l’épate des isoloirs. En effet, il est bien beau de contester, de s’indigner et de crier à tout bout de champ. Mais il est d’autant plus beau de traduire ces indignations par le vote. Comme Matraquait Jean Luc Mélenchon, candidat déçu des dernières élections présidentielles françaises, à ce type de jeune passif : « Bouge-toi mon pote et vas voter ». Alors les sénégalais devraient se saisir de cette arme puissante et en faire un outil de contrôle car c’est le vrai pouvoir, même si ça peut paraître illusoire des fois de croire cela.

« L’adulte ne croit pas au père Noël, il VOTE ! ». Ces propos de Pierre Desproges sont significatifs dans la mesure où le citoyen ne doit pas attendre que les choses se règlent à travers le père Noël qui lui glissera la solution miracle à travers la cheminée. Non, il provoque le destin en faisant en sorte de mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Cependant, l’acte d’aller voter est décisif, mais elle l’est plus encore la manière de le faire : on ne vote pas pour qui que ce soit. Quand il s’agit de donner sa voix pour untel, seul dans l’urne, il y a beaucoup de considérations qui ne doivent pas entrer en jeu. Dès que le citoyen comprendra, et il commence à le comprendre à mon avis, les bons seront les dissidents.

Ne peut pas être député qui veut !

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