Ay waay ndaw sàmba ! : Il semblerait que « Soit on est avec Ousmane, soit on n’est pas PATRIOTE »

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La culture de la controverse est d’une beauté exquise, d’une richesse incommensurable et se constitue d’un canal à partir et à travers lequel nait, prend forme et se dissipe la fumée de la vérité et de l’excellence. N’étant pas été forgé de la même pioche, il est impossible qu’on ait les mêmes visons et perceptions de la vie et des choses. Réfléchir, raisonner, être d’accord sur tel mais pas sur tel…sont des prérogatives propres à l’individu et lesquelles il ne les partage avec personne. Pour aller plus loin, on dira que réfléchir par soi-même fait l’essence de l’homme et de sa liberté. Jadis, pour soumettre quelqu’un et le rendre étranger à sa propre personne et personnalité, on l’empêcher de faire fonctionner ses méninges et d’ainsi avoir des goûts et des préférences, qu’ils soient d’ordre intellectuels ou autres. Dieu merci, on n’en est plus là !

Le socle même de la démocratie est, entre autres, cette multitude de parties (certaine réserve sur le cas des parties), de choix et d’options possibles pour une orientation militante. Chacun est libre de choisir son camp, son leader, sa bannière politique ou citoyenne tout comme d’autres le sont autant pour rester APOLITIQUE tout en militant pour tel ou tel hors des chantiers politiques : d’où la notion de NATION. Il n’y a pas qu’une seul Vérité -remarquez le grand V-, nous disions-nous en philosophie au Terminal. Ma vérité peut ne pas être la tienne, et vice versa. Cela ne nous empêche peut être pas d’être tous les deux dans le vrai, de continuer à cheminer ensemble en l’absence de toute hostilité ou animosité. Si tout désaccord engendrait une prise de bec, un ping-pong d’insultes ou d’échange de coups, y aurait plus de visage regardable dans ce pays.   

Ousmane Sonko est un homme politique désireux de devenir président de NOTRE république. Certains peuvent se retrouver dans son discours et son projet de société pendant que d’autres en pincent pour ce monsieur ou cette dame. En quoi ne pas marcher avec Sonko est-ce une « trahison à son pays », une preuve de « lâcheté » ou de « bâtardise » ou bien de « l’apatriotisme »… ? C’est quoi cette maxime selon laquelle « on ne touche pas à Ousmane Sonko » ? Qui est-il pour ne pas essuyer de critiques, qu’elles soient infondées ou pas, ou qu’il y ait du désaccord par rapport à son discours et sur sa manière de faire ? D’ailleurs, c’est mieux qu’il en soit ainsi. Sinon on aurait cru que toute sa personne est une farce, heureusement. Ne perdons pas de vue que le monsieur n’est pas un dieu, qu’il ne prêche pas la parole sacrée et que par conséquent, ne pas le croire ni le soutenir n’est en aucun cas une preuve de mécréance. Même les prophètes avaient des détracteurs, pire encore, Allah lui-même ne bénéficie pas de l’unanimité.

Faisons attention à ne pas tomber dans l’obscurantisme militant, le fanatisme politique et l’idolâtrie humaine qui est aveuglante. La vie ne donne pas le droit à quiconque de dézinguer un autre parce qu’il ne roule pas pour moi ou pour quelqu’un avec qui je roule ou en cause de ses critiques lui déplaisant. « Mes opinions n’engagent que moi, et encore ! » écrivait Grégoire Lacroix dans Le penseur malgré lui. Cela sous-entend que nul n’a le droit d’imposer à son prochain son opinion ou sa position sur telle question. Le respect même commence par là. C’est bien d’avoir le courage de ses propres opinions, mais c’est encore mieux de respecter celles des autres.

La liberté, dans toute son étendue et son expression, voudrait que moi je me dévoue à Ousmane Sonko, que mon frère supporte Khalifa Sall, que mon père n’en a qu’à Idy (d’ailleurs c’est le cas mdr) et que mon colocataire; lui, loue Macky Sall (c’est le cas aussi et par-dessus tout il a un lien de parenté avec Ousmane Sonko). C’est cela la beauté de la chose : à chacun ses convictions. Et on ne tire pas sur une personne sous prétexte de son intime conviction (clin d’œil au livre Mon intime conviction de Tariq Ramadan).     

Quoi que le dialogue et l’échange peuvent être de mise pour nourrir la réflexion en remettant en question les opinions et convictions de l’autre dans le respect et la retenue : débats d’idées. La controverse alimente l’esprit, solidifie les arguments, fouille les tréfonds d’une question jusqu’à en sortir ses vestiges et provoque, à tous les coups, le jaillissement de la vérité.

Que serait ce monde si nous étions tous d’accord sur tout ?

For ennuyant, à mon sens !

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