Pape Djibril Fall, attention au piège de la popularité !

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« La politique ne peut pas tout, mais elle peut quelque chose ». Cette citation est extraite du livre collectif intitulé Politisez-vous, que PDF doit certainement lire, écrit par de jeunes auteurs sénégalais dont Mbougar Sarr (le tout récemment goncourisé), Hamidou Anne, Fary Ndao etc. Etant une invitation à l’insurrection des consciences, ce livre a le courage de prendre position pour une politisation de la jeunesse africaine à une époque où la tentation de l’investissement dans d’autres champs d’action, ainsi que la dénonciation des dirigeants et des pratiques politiques, semblent être les seules issues possibles.

Cet appel, PDF a dû l’entendre. Du haut de son jeune âge –un facteur qui ne doit plus être de mise quand il s’agit de responsabilité et de représentation populaire-, le journaliste passe un autre cap en allant à la conquête de sièges à l’endroit où il estime pouvoir contribuer au changement.

Le monsieur est brillant dans ses réflexions, pertinent dans ses interventions, poignant dans ses analyses, constant et ferme dans ses positions et principes, soucieux de NOTRE Sénégal et des sénégalais. Il ne donne pas sa langue au chat et n’adopte pas non plus une langue de bois quand il s’agit de s’indigner ou de s’offusquer face aux souffrances des sénégalais. Il a fait de son métier de journalisme un sacerdoce, une arme et un outil pour servir et se rendre utile. Des fois dans ses prises de parole, l’émotion et la compassion dont il fait montre caressent pas mal de cœur sénégalais. Tout cela contribue à l‘accroissement de sa cote de popularité.   

Le droit de briguer un poste électif est un droit fondamental garanti et consacré par la constitution. Alors le bonhomme est tout à fait en droit de se présenter pour des élections, droit dont il a fait usage d’ailleurs. Ses motivations paraissent honorables et louables si on s’en tient à ses confessions. Mais ne pourrait-il pas qu’il soit tombé dans le piège de la popularité ? De plus, est-ce que la popularité d’une personne a-t-elle un impact sur son sort dans une élection ?

L’histoire nous a prouvés qu’être populaire ne gagne pas des élections. Ces dernières sont caractérisées par des réalités qui sont d’un tout autre ordre. De surcroît, en connaissant la mentalité du sénégalais et comment il vote, on serait tenté de dire à PDF : « ne t’emballe pas mon vieux ». Nous en voulons pour exemple le cas de Tounkara de la 2stv aux législatives de 2017. En effet, ce monsieur a vécu une illusion en croyant que l’audience de ses émissions illustrait éventuellement des intentions de vote, il a eu la surprise de sa vie.

Cela ne constitue pas un cas probant pour se permettre de ne nourrir aucun espoir pour une possible présence de PDF à l’assemblée. Mais il peut être convoqué afin d’inviter l’intéressé à garder les pieds sur terre et à ne pas considérer le sacre au soir du 31 Juillet acquis. Il peut y arriver. D’autant que lui et ses acolytes ont donné une leçon d’efficacité aux politiciens aguerris dans cette histoire de parrainage. Pendant que leur liste passe sans aucune suspicion, celle de BBY et YAW drainent les commentaires.

Le Sénégal est un pays spécial. Y remporter des élections ou en sortir satisfait demande des facteurs bien plus prépondérants que la popularité. D’autant que le sénégalais est imprévisible quand il s’agit de s’exprimer dans l’isoloir. De plus, on peut être tout autant célèbre alors que la moitié des sympathisants qui scandent nos noms ne sont pas des électeurs ! Ils peuvent même l’être tout de même, mais dédient leurs voix à d’autres.

Le timing de PDF peut être aussi jugé inopportun. En effet, en étant un jeune dynamique, il est naturellement logique son électorat serait composé essentiellement de jeunes. Or qu’au Sénégal, la plupart des jeunes sont conquis par le personnage de Ousmane Sonko ; c’est un fait. Aussi, d’autres ont-ils jeté leur dévolu sur d’autres candidats relativement jeunes et teneur de discours nouveaux.

Tout de même, tout peut arriver en politique. Des élections sont le théâtre de surprise et de renversement de situation, tout y est possible ; d’ailleurs c’est une très belle expression démocratique. PDF, en tant que novice, ne l’est pas autant vu que ça fait des années maintenant qu’il observe le paysage politique sénégalais. Il le connait très bien et devrait savoir quelle stratégie adopter pour pouvoir tirer son épingle du jeu. En tout cas, il lui faudra battre campagne : descendre sur le terrain, parler aux électeurs, essayer de les convaincre avec un programme bien ficelé et répondant aux attentes. Il est évident que son surnom de « journaliste du peuple » ne pourra pas faire de lui le « député du peuple » et ainsi ravir la vedette à Me Elaz Diouf mdr !

Mais par-dessus tout : n’est-il pas risqué pour lui de s’embarquer sur le terrain politique ? Sachant qu’en politique, il n’y a pas de machine arrière ; c’est un voyage de non-retour. Egalement, que fera-t-il s’il sort de ces échéances perdant ? Sachant aussi que son objectivité, son impartialité et sa réputation pourraient s’envoler avec.

Quelle que soit l’issue, PDF a fait un pari. C’est évident qu’un homme comme lui à l’assemblée pourra changer beaucoup de choses, il sera en mesure de faire bouger la machine. Quoi qu’il en soit, y aura du changement après le 31 Juillet 2022 !

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