La migration au cœur des préoccupations des collectivités territoriales : Le Hcct pose le débat

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La migration est un atout pour le développement local. C’est la conviction du Haut Conseil des collectivités territoriales (Hcct), du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur et de l’Organisation internationale pour les migrations. Ces trois acteurs ont tenu une rencontre pour discuter de l’importance de prendre en charge l’aspect migration dans les agendas des collectivités territoriales.

Par Moussa SECK – Traversant plusieurs domaines (de la santé à l’environnement, en passant par le foncier, le financement…), la migration est devenue une question transversale. Elle nécessite alors une réponse de même nature et l’astuce est de promouvoir la cohérence des différents acteurs. La nécessité d’une telle astuce semble bien saisie par le Hcct, l’Oim et le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur. Ce 12 avril s’est tenue la première session ordinaire de l’année du Hcct. «Migration et développement territorial» a été au centre des débats. L’occasion, pour le Hcct, de présenter sa nouvelle trouvaille dénommée Valise de l’élu. Mais aussi d’articuler son utilité à la question qui a occasionné la rencontre au siège du Haut conseil des collectivités territoriales. Selon Aminata Mbengue Ndiaye, présidente dudit conseil, la Valise de l’élu est «un outil d’assistance, d’aide à la formation et à la prise de décision. Un outil pour conseiller les élus locaux qui viennent d’être installés». Parmi les thématiques de la valise, figure celle de la gouvernance foncière, et des difficultés y référant. Qui intéresse directement la diaspora. La présidente de dire en ce sens : «Aujourd’hui, on a des multinationales qui viennent et obtiennent plus facilement des terres que des émigrés qui viennent avec des projets dans le domaine de l’agriculture ou d’un autre domaine, au niveau des territoires.» D’où l’intérêt, pour elle, de sensibiliser les élus pour qu’en ces derniers, les Sénégalais de la diaspora porteurs de projets trouvent une oreille attentive. Aminata Mbengue Ndiaye préconise ainsi de «profiter de la migration comme atout pour le développement territorial». Et comment ?

«La diaspora peut constituer une réponse»
La réponse semble évidente chez El Hadji Abdoul Karim Cissé. Le représentant du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur souligne que «le vrai défi aujourd’hui, c’est d’arriver à intégrer la dimension migration dans les stratégies locales et les documents de politique». Parlant des ressources dont disposent les maires pour mener à bien leurs politiques de développement, M. Cissé estime qu’il faut leur trouver des ressources additionnelles. Et, ce concernant, «la diaspora peut constituer une solution», puisque «les collectivités territoriales pourraient bénéficier de l’apport de la diaspora à travers des investissements, en termes de transferts d’argent mais aussi de transferts de compétences». Il ne lui a pas fallu chercher loin pour trouver l’exemple illustrant son propos : «Les transferts d’argent n’ont pas baissé durant la période qui a été pourtant très difficile» pour la diaspora sénégalaise. Dans sa logique alors, «il faut leur donner le maximum d’informations par rapport aux secteurs d’investissement».
El Hadji Abdoul Karim Cissé a lui aussi salué le dialogue enclenché entre le Haut conseil des collectivités territoriales, le ministère qu’il représente et l’Organisation internationale de la migration. «Si les élus sont sensibilisés, nous pouvons espérer qu’avec ce dialogue, qu’avec la Valise de l’élu, nous pouvons arriver à des résultats très importants, qui peuvent impacter le territoire.» Mme Aminata Mbengue Ndiaye abondera dans le même sens. Puisque «la migration commence par les territoires et se terminent dans les territoires, les collectivités doivent être associées à tout ce qui se passe en ce qui concerne les politiques à mettre en œuvre au niveau national».
Cette rencontre a été l’occasion de faire des précisions par rapport aux chiffres du déplacement des Sénégalais et destinations de ce dernier. A en croire Valeria Falaschi, représentante de l’Organisation internationale pour les migrations, 46% des flux migratoires en partance du Sénégal ne sortent pas du continent africain. D’ailleurs, ils se limitent principalement en Afrique de l’Ouest.

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