Six personnes ont succombé sur le coup et cinq autres ont été blessées ce vendredi à Kandiadiou, commune d’Oulampane ; des victimes qui revenaient de la prière du vendredi et dont la charrette qui les transportait a sauté sur une mine.
Par Ibou MANE (Correspondant) –En quittant le quartier Salabeno pour celui de Kafinke, deux quartiers du village de Kandiadiou, pour les besoins de la prière du vendredi, ces fidèles musulmans ignoraient qu’ils avaient rendez-vous avec les engins de la mort. C’est à bord d’une charrette et sur le chemin du retour que celle-ci a croisé une mine. S’en est suivie une forte déflagration qui a tué sur le coup, selon nos sources, 6 personnes. Cinq blessés dont deux graves ont été également enregistrés sur les lieux et évacués au niveau des structures sanitaires, révèlent ces mêmes sources.
Un nouveau drame humanitaire, qui a pris de court plus d’un dans la zone ; et plongé, du coup, toute cette contrée du Fogny et du département de Bignona sous le choc, dans l’incompréhension et l’indignation. Un accident d’une rare violence dans un secteur enclavé et qui jouxte le village gambien de Kanilaye, et qui a de quoi poser à nouveau la problématique du déminage en Casamance ; et notamment au niveau de ces contrées du Fogny qui continuent encore et toujours de payer un lourd tribut de ces longues années de conflit. Et ce malgré la paix notée un peu partout dans la zone. S’agit-il d’un accident isolé ou d’une nouvelle pose, d’autant plus que, estiment nos sources, une patrouille de l’Armée a emprunté cette même piste quelques heures auparavant ?
Seule l’enquête diligentée par les forces de défense et de sécurité pourrait apporter une réponse à cette question. Mais en attendant, c’est par rapport à cette énième détresse morale que le président de l’Initiative solidaire pour le développement et de l’Association sénégalaise des victimes de mines (Isad/Asvm) est sorti à nouveau de son mutisme, suite à ce drame, pour plaider en faveur de la reprise du déminage humanitaire tant exigé par les populations et notamment les victimes de mines conformément, dit-il, à la convention d’Ottawa ratifiée par l’Etat du Sénégal. Sarany Diatta n’a pas manqué en outre d’exiger la reprise des activités d’Education aux risques des mines (Erm) pour imprégner, dit-il, les populations de ces zones impactées par rapport aux dangers que constituent ces «Armes de lâches».
