La situation financière du Parti vert s’aggrave en raison des batailles juridiques

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Le Parti vert est sur le point de débourser des centaines de milliers de dollars dans des batailles juridiques impliquant la cheffe Annamie Paul, aggravant une situation financière déjà difficile à l’approche des élections fédérales.

Lors d’une réunion du conseil fédéral des verts, mardi soir, les dirigeants du parti ont déclaré que la formation politique avait dépensé environ 100 000 $ en frais juridiques en juillet, et 100 000 $ supplémentaires étaient réservés pour des dépenses juridiques en août, selon deux sources du parti non autorisées à s’exprimer publiquement sur la question.

Le mois dernier, Mme Paul avait entamé un processus d’arbitrage lié à son contrat de travail. Des membres de la direction du parti ont tenté de l’évincer par un vote de défiance et de suspendre sa carte de membre – ces deux tentatives ont été interrompues par un arbitre indépendant.

Remettant en question la décision de l’arbitre, plusieurs dirigeants du Parti vert ont lancé une contestation judiciaire au nom du parti contre Annamie Paul, entraînant des coûts supplémentaires.

Une situation insoutenable

Les procédures judiciaires coûteuses causent un déséquilibre financier déjà important. Le président du Fonds du Parti vert du Canada a mentionné plus tôt ce mois-ci que la situation financière actuelle n’est pas soutenable.

La plupart de nos dépenses judiciaires sont liées à la procédure judiciaire initiée par la cheffe, a-t-il déclaré mercredi dans un courriel, faisant référence à l’arbitrage et au procès. Une petite partie a également servi à négocier la première convention collective des employés verts, a-t-il précisé.

Les problèmes d’argent ont entraîné des mises à pied de personnel ainsi que l’annulation du financement de la campagne électorale de Mme Paul dans la circonscription de Toronto-Centre. Ils surviennent au milieu des luttes de pouvoir dans un parti divisé.

Les deux sources affirment que le président du fonds, Douglas Tingey, a déclaré mardi aux membres du conseil fédéral que les verts auraient environ 300 000 $ en banque si des élections étaient déclenchées le mois prochain, contre 1,9 million de dollars au début des élections de 2019 et 3 millions de dollars en 2015.

La somme relativement faible ne tient pas compte des 150 000 $ de subventions salariales qui sont entrées dans les coffres du parti cette semaine, ni d’un éventuel prêt électoral, aurait-il ajouté.https://8c1b85b3813fdd8aab3e004f95385bb9.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-38/html/container.html

Plus de dépenses que de revenus

Cet enjeu financier survient malgré une augmentation des fonds amassés depuis l’arrivée d’Annamie Paul, il y a environ 10 mois.

Le parti a récolté environ 1,36 million de dollars au cours des deux premiers trimestres de 2021, contre environ 1,2 million de dollars au cours de la même période un an plus tôt, selon des documents d’Élections Canada.

Les dépenses ont dépassé les revenus depuis l’élection du conseil d’administration du fonds en février, selon le rapport de M. Tingey. Les coûts ont dépassé le revenu brut de 105 000 $ en mai et de 103 000 $ en juin, par exemple.

Cela est dû aux décisions financières prises en 2019 et 2020, en particulier la décision de maintenir les effectifs après les élections de 2019, a-t-il écrit.

Les coûts pour le personnel représentent 70 % du budget des verts, a affirmé M. Tingey, la rémunération de la cheffe étant incluse. Comme employée du parti sans siège à la Chambre des communes, Mme Paul ne gagne pas de salaire financé par l’État.

Lors d’une réunion du conseil fédéral le 29 juin, une motion a été déposée pour retenir 250 000 $ précédemment affectés à la campagne de Mme Paul dans Toronto-Centre.

La décision d’arrêter les flux de trésorerie a suivi le licenciement d’environ la moitié des employés du Parti vert, y compris tout le personnel de bureau de la cheffe.

En février, la compagnie Lloyd’s of London a choisi de ne pas renouveler la police d’assurance du Fonds du Parti vert du Canada. Selon Douglas Tingey, la décision s’explique en raison de l’impact de la pandémie sur les activités de souscription de l’entreprise plutôt qu’aux graves difficultés financières du parti.

Le fonds continue de chercher une nouvelle assurance, mais n’a pas encore trouvé de fournisseur, a-t-il déclaré.

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