Covid-19 : les TGV, des possibles « clusters ambulants » ? La réponse de la SNCF

La SNCF affirme qu’elle applique « avec la plus grande rigueur » les consignes sanitaires après la publication par Mediapart de données d’un rapport laissant craindre des « clusters ambulants ».

Ce sont des relevés de CO2 alarmants. Ils ont été réalisés le 12 mai dernier dans un TGV Lyon-Montpellier. Selon un rapport de l’Inspection du Travail commandé par le syndicat SUD et dévoilé jeudi par Mediapart, les niveaux de CO2, indicateur du renouvellement et de la qualité de l’air atteignaient 1380 parties par million (ppm) avec une pointe à plus de 4000 après l’arrivée de nombreux voyageurs à Valence. C’est bien au-delà, note Mediapart, de la limite de 800 ppm préconisée par le Haut conseil de la santé publique (HCSP) dans les espaces clos recevant du public.

Pour la SNCF, en revanche, les TGV ne sont pas des « clusters ambulants ». La compagnie affirme ce vendredi qu’elle applique « avec la plus grande rigueur toutes les consignes et règles des autorités sanitaires, en matière de ventilation ou de filtration de l’air à bord des trains, comme elle fait respecter l’obligation de port du masque ».LIRE AUSSI >> AvantageS, le plan ambitieux de la SNCF pour doubler son nombre de voyageurs

Mediapart relève de son côté le fait que les TGV, au contraire des avions, ne sont pas équipés de filtres à haute performance (HEPA). Sans ceux-ci, « les TGV sont des contaminoirs », affirme Bruno Andreotti, professeur à l’École normale supérieure (ENS), spécialiste de la physique de la dispersion du virus et de la ventilation, cité par le média en ligne.

« Le système de ventilation des trains renouvelle la totalité de l’air intérieur des rames toutes les neuf minutes environ (TGV) ou six minutes (TER ou Intercités) grâce à un puissant filtrage qui assure la circulation d’un air renouvelé et assaini dans les rames tout au long du trajet », précise la compagnie ferroviaire, comme le mentionne BFMTV. Comme le précise Mediapart, en général, dans un train comme ailleurs, l’idéal est d’aérer, ce qui permet de renouveler l’air. Mais du fait de la vitesse des TGV, l’ouverture des fenêtres n’est pas envisageable, contrairement à ce qui peut se faire dans les trains moins rapides, Intercités ou RER.

« Les transports en commun ne sont pas des lieux de propagation prioritaires »

L’opérateur ferroviaire souligne également que les recommandations du HCSP ne concernent pas le transport ferroviaire, où la réglementation fixe le niveau à 5000 ppm « dans toutes les conditions d’exploitation ».

Et, se défend encore la SNCF, « les matériels TGV sont conçus pour maintenir un niveau de CO2 compris entre 1000 et 1500 ppm », avec un apport d’air extérieur « continu et équivalent à 20 m3 d’air neuf par heure et par voyageur ». En outre, affirme encore l’opérateur, « l’air recyclé subit en permanence un traitement mécanique, hygrométrique et thermique qui permet de diminuer le taux de particules virales diffusées par aérosolisation ».LIRE AUSSI >> La SNCF malade de son réseau

Le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari s’est lui aussi voulu rassurant. « Les chiffres que nous avons, sur maintenant plus d’un an et demi, montrent que les transports en commun (…) ne sont pas des lieux de propagation prioritaires » du Covid-19, a-t-il indiqué sur CNews.

« C’est un sujet que nous avons pris très au sérieux, nous menons actuellement des études avec le Commissariat à l’énergie atomique qui a des capacités de modélisation très fines, l’idée c’est de toujours progresser si le cas échéant nous apprenons des choses au cours de ces investigations », a-t-il toutefois ajouté.

Une étude ComCor, menée par l’Institut Pasteur en partenariat avec la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, l’institut Ipsos et Santé Publique France et dévoilée en mars dernier, conclut que « les transports en commun n’ont pas été associés à un sur-risque d’infection ».

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