Mémoradum – Émeutes du mois de mars : Le M2D donne sa version – «Un complot d’État qui a coûté la vie à 13 personnes»

L’opposition a produit son mémorandum pour donner sa version des faits sur ce qui s’est passé lors manifestations de mars dernier. Elle a dénoncé un «complot d’Etat» et parle de «13 morts» dont la plupart «tués par balles». 

Par Malick GAYE – L’opposition a apporté sa version des faits sur les événements qui ont causé la mort d’une dizaine de personnes en mars dernier. Dans un mémorandum de 55 pages, le Mouvement de défense de la démocratie (M2d) revient sur les manifestations enregistrées après l’arrestation de Ousmane Sonko en 9 points.

Des «éléments du complot d’Etat» 
Les camarades de Cheikh Tidiane Dièye estiment que Macky Sall s’est donné les moyens de «réduire l’opposition à sa plus simple expression» au point de devenir «un tueur en série d’opposants politiques». Il a utilisé le «prétexte du Covid-19 pour restreindre les libertés». Dans le même sillage, expliquant la façon  de «liquider Sonko», le document dénonce «la femme comme arme politique dans un scénario mal ficelé» tout comme «le forcing du placement sous mandat de dépôt et le piège du contrôle judiciaire». Ce qui a conduit le M2d à la conclusion que c’est l’arrestation du leader des Patriotes qui est à «l’origine des manifestations».

«Violation des droits de Ousmane Sonko»
Toujours selon le mémorandum, la convocation de Ous­mane Sonko, accusé de viols et menaces est illégale, car la procédure est «viciée». En effet, le document affirme que la procédure de levée de l’immunité parlementaire de Sonko est irrégulière. En ce sens où «des démissions, non suivies du remplacement des membres démissionnaires, rendaient la commission ad hoc irrégulière et infondée à statuer, conformément aux dispositions de l’article 61 de la Constitution du 22 janvier 2001 modifiée, complétées par celles des articles 51 et 52 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale». En résumé : «Les auteurs de ce complot, appuyés par leur bras judiciaire symbolisé par le procureur de la Répu­blique, ont abusé dans la flagrance des droits de Ousmane Sonko en violation des dispositions pertinentes de la Cons­titution et des lois nationales, des instruments juridiques régionaux et internationaux.»

Bilan des manifestations
L’opposition établit une liste de plus de «60 blessés graves et 13 morts, âgés entre 12 et 35 ans (…) dont la plupart d’entre eux ont été tués par balles». Expliquant les causes de ces décès, le document a dénoncé «des nervis à la solde du pouvoir  aperçus circulant, par groupes ou à bord de pick-up, armés de gourdins et d’armes blanches». Dans le même ordre d’idées, le mémorandum a salué le rôle des guides religieux dans l’apaisement de la situation et exige  du président de la Répu­blique, «la libération des prisonniers encore détenus à Diourbel et à Ziguinchor et qu’il respecte les droits constitutionnels de Ousmane Sonko et de tous ceux qui s’opposent à sa politique».

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