Conflit au Proche-Orient : Les Sénégalais se rassemblent pour les Palestiniens

L’esplanade de la Place de la Nation, ex-Obélisque, était noire de monde hier, lors d’un rassemblement de soutien et de compassion aux Palestiniens.

Par Mamadou SAKINE – Visage coloré aux couleurs de la Palestine, son pays d’origine, le corps couvert du keffieh, foulard traditionnel palestinien, bonnet noir sur la tête, Hamza (11 ans) était à la Place de la Nation hier. Au milieu des milliers de soutiens de la Palestine qui ont envahi l’esplanade de la Place de la Nation après la prière du vendredi, il criait pour la fin des tueries. «Je veux partir en Palestine pour libérer mon pays», annonce-t-il. «Je suis là parce que la Palestine c’est mon pays. Je suis fier de l’être. Ça me fait vraiment mal de voir toutes ces personnes mourir», ajoute le «petit». Malgré la distance, il tient à la liberté de ses compatriotes. A travers les écrans de télévision du monde, il voit des enfants de son âge périr sous les bombes de l’Armée israélienne. De parents palestiniens installés en Gambie depuis 50 ans, la maman du petit Hamza, Asm, qui vit au Sénégal depuis 25 ans, ne renonce pas à son rêve : «La Palestine, un jour ou l’autre, va se libérer.» Cet espoir est une énergie qui gonfle de milliers de Palestiniens, toujours prêts à concrétiser leur rêve d’avoir un Etat.
Comme Hamza, ils étaient nombreux, les enfants à avoir effectué le déplacement. Seydina Al Amine Sall (7 ans), Mohamed Cheikh Alioune Dièye (9 ans), Adja Diakhaté (11 ans) et Abdou Latif Guèye (13 ans) étaient tous en keffieh. Leur message est presque le même : ils souhaitent la fin des violences, notamment contre les enfants. Ils disent être là pour défendre les Palestiniens. Les minutes s’égrènent, mais la ferveur reste intacte. La foule scandale : «Allahou akbar», les mains en air. L’émotion était palpable. Les larmes coulaient sur les joues de certains manifestants. Sur les pancartes et t-shirts à l’effigie de la Palestine étaient flanqués «Israël, un Etat terroriste», «Free Palestine», «Nous condamnons fermement le silence de la communauté internationale, des Nations unies et du Conseil de sécurité face à l’agression israélienne contre le Peuple palestinien frère», «Palestine vivra, Palestine vaincra».
Keffieh noué autour du cou, l’ambassadeur de la Palestine au Sénégal, Safwat Ibra­ghith, cœur meurtri, ton grave et ferme, crie : «Nous serons au rendez-vous avec la victoire. Hier, nous étions en train de dénombrer nos morts et nos blessés. Allah le Tout-puissant change l’impossible au possible. En un clic de doigt, d’hier à aujourd’hui, la Palestine est transformée de deuil à la joie, de la peur à la victoire et c’est grâce à notre résistance. Tous étaient là pour repousser les agresseurs. Ce n’est que le début mes amis, mes frères.» Mame Mactar Guèye enchaîne : «Depuis plus de 10 jours, l’Armée sioniste, dirigée par le criminel Premier ministre Nétanyaho avec le soutien inconditionnel des Etats-Unis et des pays occidentaux, mène une guerre vicieuse et sale sur la terre bénie de Palestine et dans la bande de Gaza en particulier.» Ce qui se passe en Palestine, dit-il, n’est que la face visible «d’une guerre féroce et dévastatrice» menée contre la Oumah islamique avec comme objectif à terme la destruction des Lieux saints de l’islam, en particulier le 3ème la mosquée Aqsa.
Les milliers de soutiens à la cause palestinienne sont debout devant la tribune où étaient installés le ministre Alioune Ndoye, Khalifa Sall, le maire de Dakar Soham El Wardini, Aïda Mbodji. Tout de blanc vêtu, Pape Nalla Dièye, membre de l’Alliance nationale pour la cause palestinienne, initiatrice de la rencontre, déclare : «C’est un rassemblement en guise de soutien et de compassion à nos frères et sœurs palestiniens qui subissent une injustice flagrante qui leur est infligée par l’Etat d’Israël, sous la complicité de certaines puissances étrangères comme la France, les Etats-Unis, l’Italie, l’Allemagne, la Belgique. Ce que nous condamnons avec fermeté et véhémence.» Il appelle les pays arabes et les soutiens à la cause palestinienne à boycotter tous les produits israéliens, la saisine de la Cpi pour juger le Premier ministre Israélien Benyamin Netanyahou, «responsable de tous ces crimes-là». Après près de 3 heures de manifestation pour la cause palestinienne, le public s’est dispersé dans le calme au moment où un cessez-le-feu a été déclaré entre Israël et le Hamas.

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