Voici la maison qui pourrait devenir la plus chère jamais vendue au Québec

Le marché des maisons de luxe a le vent dans les voiles au Québec, et une propriété montréalaise pourrait bientôt être vendue à un prix jamais vu.

Située au pied du mont Royal sur l’avenue des Pins, en plein coeur du très cossu Golden Square Mile, la propriété est affichée à 29,9 millions de dollars.

Si nous vendons près du prix demandé, ce sera la maison la plus chère jamais vendue au Québec, indique Liza Kaufman, courtière responsable de la vente et cofondatrice de l’agence immobilière Sotheby’s Québec.

Le prix de vente à dépasser est de 18 millions de dollars. C’est le montant d’achat d’une maison de la rue Redpath-Crescent vendue l’an dernier… par Liza Kaufman. La courtière est donc en voie de battre son propre record.

Le manoir de 32 000 pieds carrés (près de 3000 mètres carrés) compte 67 pièces, dont 12 chambres et 8 salles de bain. Il trône sur un immense terrain de 0,8 hectare (plus de 8000 mètres carrés).

Les propriétaires actuels souhaitent s’en départir parce qu’il deviendra trop grand pour eux, puisque leurs enfants quitteront bientôt le nid familial. Trois acheteurs potentiels sont déjà intéressés à l’acquérir.

Nous avons une rencontre avec un groupe local dans quelques semaines, nous avons un acheteur de la France et un autre de la Californie, indique la courtière.

vendre pour près de 30 millions de dollars

Un véritable musée

Liza Kaufman décrit la maison bâtie en 1926 comme un palace italien de l’époque de la Renaissance. Et pour cause. Les plafonds à caissons, ornés de motifs peints et sculptés, ont été conçus par des artisans venus d’Italie.

Les foyers de la maison, qui datent du XIVe siècle, ont été importés d’Italie, tout comme les lustres et les colonnes de marbre. On y trouve aussi un banc fabriqué à Sienne… pour nul autre que le pape.

La propriété a été construite pour John McConnell, un industriel montréalais qui a fait fortune dans le sucre. Il a confié son projet à un architecte réputé pour son travail auprès de la haute société américaine.

Il a embauché Charles Platt, qui concevait à l’époque les manoirs des familles Rockefeller et Astor aux États-Unis. Il lui a demandé d’aller en Italie avec une équipe pour trouver les meilleurs matériaux dans différents palazzos. Il y a des artéfacts dans cette maison qui pourraient être dans un musée, dit Liza Kaufman.

Des invités de marque, comme la reine Élisabeth II et le premier ministre britannique Winston Churchill, ont aussi déjà dormi dans la maison. La chambre dans laquelle la souveraine a posé la tête sur l’oreiller a été conservée à l’identique.

La propriété donnée, achetée, puis restaurée

La maison de l’avenue des Pins a changé de main une dizaine d’années après la mort de John McConnell, qui a rendu son dernier souffle en 1963.

Elle n’a pas été vendue, mais bien donnée, poursuivant ainsi l’oeuvre philanthropique de l’industriel montréalais.

Les moines bénédictins ont d’abord hérité de la propriété, qui est devenue leur monastère. Puis elle a été utilisée comme centre de méditation, avant d’être achetée par les propriétaires actuels il y a une vingtaine d’années.

Ils ont investi 20 millions de dollars pour la restaurer et effacer le passage du temps. Le chauffage au charbon avait notamment laissé des traces.

Quand ils ont déménagé, les plafonds à caissons étaient entièrement couverts de suie. Ils ne savaient pas ce qu’il y avait en dessous, dit Liza Kaufman.

Les propriétaires ont eu l’aide de consultants du Musée des beaux-arts de Montréal pour effectuer les travaux afin de conserver l’authenticité de la maison.

Je pense que c’est une propriété dont les Montréalais peuvent être fiers. Je crois que cette maison est de loin supérieure à la Casa Loma de Toronto, conclut Liza Kaufman en riant, faisant référence au château qui est l’une des principales attractions touristiques de la Ville Reine.

Les maisons de luxe ont la cote

Les ventes de maisons de luxe ont quintuplé en 10 ans au Québec, selon une étude de la firme JLR Solutions foncières.

En 2010, 486 propriétés d’une valeur d’un million de dollars et plus ont changé de main dans la province. Le nombre de transactions a augmenté chaque année par la suite.

La hausse a été particulièrement importante de 2019 à 2020, où le nombre de propriétés de luxe vendues a bondi de 50 %, pour passer de 1602 à 2402.

Avec les prix qui montent tranquillement, il y a de plus en plus de propriétés qui vont surpasser le million de dollars. Donc, le nombre de transactions à ces prix-là va augmenter, dit l’économiste principale de JLR Solutions foncières, Joanie Fontaine.

La pandémie a aussi eu un impact. Le nombre de propriétés de luxe vendues à l’extérieur du Grand Montréal a bondi de 10 % l’an dernier. Les plus fortunés semblent eux aussi attirés par les arpents verts.

On a vu un intérêt pour les propriétés avec des grands terrains, des bords de l’eau, vraiment plus le secteur villégiature qui a été en forte demande cette année, confirme Mme Fontaine.

Les acheteurs étrangers ont acquis 3 % des propriétés de luxe au Québec en 2020, une baisse de 2 % comparativement à l’année précédente.

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