Pas besoin d’élections pour faire adopter le budget, dit Justin Trudeau

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Le premier ministre Justin Trudeau affirme ne pas avoir besoin de déclencher des élections pour obtenir des Canadiens le mandat de mettre en oeuvre le prochain budget fédéral. Ce mandat, Justin Trudeau considère qu’il l’a déjà.

Justin Trudeau a fait ces commentaires lors d’une entrevue accordée à Peter Mansbridge, l’ex-présentateur du bulletin The National à la télévision de CBC, qui anime désormais l’émission en baladodiffusion The Bridge Podcast.

À la question de savoir s’il estime avoir besoin d’un nouveau mandat pour mettre en oeuvre le budget fédéral qui sera déposé le 19 avril, M. Trudeau a fait valoir que ça n’avait pas été le cas au moment de renégocier l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) après avoir été porté au pouvoir pour la première fois, en 2015.

Nous avons été élus en 2019 avec le mandat de continuer à travailler pour la réconciliation [avec les Premières Nations], pour les personnes vulnérables, pour l’économie. Puis, cette pandémie est arrivée, affirme le premier ministre. Et, oui, nous avons eu à faire toutes sortes de choses dont il n’avait pas été question durant la campagne électorale, mais ce sont aussi des choses qui sont fidèles à notre leadership, à nos valeurs et au cadre financier que nous avons établi.

Les gens savent quelles valeurs nous mettrons de l’avant pour faire face à une telle crise. Mais oui, il y aura d’importants débats sur la façon de gérer la relance.Justin Trudeau, premier ministre du Canada, en entrevue avec Peter Mansbridge

Justin Trudeau affirme qu’il entend se lancer à nouveau dans la course lorsque des élections seront déclenchées. Du même souffle, il dit qu’il ne pense pas à ces élections pour le moment.

Certaines personnes ne cessent de parler d’élections, particulièrement les politiciens qui sont dans l’opposition et les journalistes, dit-il. J’entends travailler sans relâche pour faire tout ce que je peux pour les Canadiens. Bien franchement, les gens ne veulent pas avoir à se préoccuper des élections. Ce qui les préoccupe, c’est de savoir à quel moment ils pourront être vaccinés.

Pas avant « un petit bout de temps »

En entrevue à l’émission Que l’Estrie se lève du réseau Cogeco, mercredi, le premier ministre Trudeau a laissé échapper quelques mots évocateurs lorsque l’animateur Steve Roy a dit, à la blague, qu’il lui reparlerait pendant la campagne électorale. Ça prendra un petit bout de temps, a conclu M. Trudeau en répondant qu’il souhaitait reparler à M. Roy d’ici là.

Son ton semblait différent de celui qu’il avait adopté lors d’une récente entrevue avec l’animateur Paul Arcand, où il déplorait les difficultés de son gouvernement à faire adopter certains projets de loi. Je n’exclus rien, avait-il dit alors à propos d’un éventuel scrutin.

Relancé au sujet du fonctionnement actuel à la Chambre des communes, mercredi, M. Trudeau a déclaré à Steve Roy : Je pense qu’on comprend que dans une situation de Parlement minoritaire […], il y a toujours des négociations pour passer tout projet de loi.

Notre priorité, c’est de s’assurer qu’on est en train de donner l’appui nécessaire aux gens pendant qu’on finit cette vague de COVID, cette pandémie, mais aussi de préparer la relance comme il le faut. J’espère qu’on va pouvoir se concentrer là-dessus et pas sur des élections, a-t-il ajouté.

Voir à long terme

La ministre des Finances et vice-première ministre, Chrystia Freeland, a annoncé mardi que le prochain budget fédéral – le premier en plus de deux ans – sera déposé le 19 avril.

Le budget devrait permettre aux Canadiens d’avoir le compte rendu complet des dépenses gouvernementales durant la pandémie de coronavirus, qui a propulsé le déficit à près de 400 milliards de dollars.

Il devrait également être accompagné du plan élaboré par les libéraux de Justin Trudeau, en vertu duquel ils entendent dépenser de 70 à 100 milliards de dollars pour stimuler la reprise économique.

M. Trudeau affirme que le budget tentera de répondre aux besoins actuels tout en prévoyant, à plus long terme, accroître le soutien à la santé mentale, s’occuper de la crise des opioïdes, poursuivre la réconciliation [avec les Premières Nations] et soutenir les personnes âgées.

C’est une recherche d’équilibre différente de la plupart des budgets, où on réfléchit seulement aux prochaines années, a-t-il expliqué à Peter Mansbridge.

« Comme dans un mauvais film… »

Le premier ministre dit comprendre qu’après plus d’un an de pandémie, les Canadiens se demandent s’ils pourront célébrer la Fête du Canada avec leurs amis. Cela pourrait être le cas, dit-il, si la situation le permet.

Je crois qu’il sera possible de se réunir avec un petit nombre de membres de notre famille et de nos amis, affirme Justin Trudeau. J’espère vraiment que l’été sera beaucoup mieux que l’hiver que nous avons eu et mieux que ce que le printemps aura été.

Ce qui va arriver avec les nouveaux variants, plus contagieux, de la COVID-19 déterminera l’échéancier en vertu duquel les restrictions sanitaires seront levées, dit M. Trudeau : Ça dépend vraiment de la courbe dans laquelle nous serons engagés.

On parle de dizaines et de dizaines de millions de doses de vaccins qui entreront au Canada avant le mois de juin. Si elles sont toutes administrées d’ici la fin de juin, eh bien, nous serons en bien meilleure posture que dans les mois précédents.Justin Trudeau, premier ministre du Canada, en entrevue avec Peter Mansbridge

Le premier ministre souhaite que la vaccination s’accélère.

Nous devons reconnaître que les États-Unis disposent de leur propre industrie pharmaceutique qui produit des millions et des millions de vaccins chaque semaine, dit-il. Nous n’avons pas cela au Canada et ce n’est pas quelque chose qu’on aurait pu mettre en place durant cette année de pandémie.

On a fait aussi bien que ce qu’un gouvernement canadien pouvait faire, affirme le premier ministre. Je pense qu’on voit la lumière au bout du tunnel. Mais c’est un peu comme dans un mauvais film, quand on se rapproche de la fin et qu’un dernier danger surgit… Ce danger, ce sont les variants qui frappent, qui frappent fort et qui sont encore plus contagieux. Il faut nous accrocher, même si nous sommes épuisés.

Avec un article de Peter Zimonjic, de CBC News

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