Pour lui avoir refusé de quoi acheter le petit déjeuner: Serigne Mamadou Mansour Diop tranche la gorge de son père, imam Ratib de la Grande Mosquée de Darou Salam

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Serigne Mamadou Mansour Diop a égorgé son père dont le seul tort a été d’avoir refusé de lui donner de l’argent pour acheter le petit-déjeuner. Pour des faits de parricide, il risque la prison à perpétuité devant la Chambre criminelle de Dakar où il a été renvoyé, hier, après 4 ans de détention préventive. Il sera édifié sur son sort le 2 mars prochain.

Dépeint par ses frères comme quelqu’un de belliqueux et qui fricote avec la drogue et l’alcool, Serigne Mamadou Mansour Diop a atteint le summum de la violence lorsqu’il a tué son propre père, Serigne Mbaye Sy Diop, le 24 mars 2017. Celui-ci, issu d’une famille maraboutique affiliée à Tivaouane, est aussi l’imam ratib de la Grande mosquée de Darou Salam. Serigne Mbaye Sy Diop ne tolérant ni la consommation de drogue a fortiori celle de l’alcool, la relation avec son fils ne pouvait qu’être heurtée. De ce fait, comme Serigne Mamadou Mansour Diop n’aspirait pas à changer et suivre l’exemple de ses frères, son pater comptait l’expulser du cocon familial. Au cours de la matinée du drame, l’accusé avait réclamé de l’argent à son père pour qu’il s’achète son petit-déjeuner. Mais, devant le refus de celui-ci, une altercation a éclaté entre eux. Et lorsque le père est tombé, il l’a égorgé. Son dessein assouvi, il a fait le mur et s’est fondu dans la nature avant de refaire signe de vie 2 mois plus tard et d’être arrêté.

Il avoue à l’enquête et nie à la barre

Entre temps, les investigations ont prouvé que le présumé meurtrier avait offert à un éleveur le poignard par lequel il avait tué son père. Hier, devant la Chambre criminelle de Dakar où il a comparu, Serigne Mamadou Mansour Diop, orphelin de mère, a nié les faits de parricide alors qu’il les avait reconnus à l’enquête. À l’en croire, il n’était pas sur les lieux au moment des faits et qu’il a été accusé à tort. Il a au passage confié au juge qu’il n’est pas un consommateur de drogue. Après le témoignage de l’épouse de l’imam, Rokhaya Ndoye, le grand-frère de l’accusé, Abdoulaye Diop, de soutenir : «il se battait avec les membres de la maison. Il a même une fois blessé un de nos frères. Il a toujours un couteau pour se défendre. C’est pourquoi quand on m’a dit que mon père a été tué, j’ai sur le champ pensé à lui».

L’accusé décrit comme quelqu’un de belliqueux par ses frères

L’autre frère Babou Diop d’ajouter : «je n’étais pas sur les lieux au moment des faits. Mais mon frère est une personne belliqueuse. Son fort, c’est de se battre en utilisant des armes blanches. Mon père n’appréciait pas la drogue qu’il prenait et il lui faisait tout le temps des remontrances». Interrogé, le chef de quartier Moussa Camara a soutenu que l’imam lui avait confié qu’il voulait que son fils quitte sa maison, parce qu’il n’avait plus confiance en lui.

Le procureur requiert la réclusion criminelle à perpétuité

Le procureur dans ses réquisitions a indiqué que la thèse de la folie ne peut pas prospérer en ce qui concerne l’accusé. Parce que, selon lui, il est saint d’esprit et il a fait preuve de cohérence dans ses déclarations à la barre. Ce, avant de requérir la réclusion criminelle à perpétuité. La défense, quant à elle, a évoqué une prétendue démence chez l’accusé. «Je me demande si au moment de la commission de l’acte ce garçon jouissait de toutes ses facultés mentales ! La question de la folie, de la démence est un état qui est laissé à votre souveraineté. Il y a eu un certain nombre de faits qui confortent la folie. Il n’était pas normal. Aujourd’hui, il a retrouvé une certaine normalité. Je doute que ce garçon puisse être normal au moment des faits», a avancé la robe noire. Délibéré fixé au 2 mars prochain.

Fatou D. DIONE
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