Affaire Sonko : 19 des 20 manifestants restants envoyés en prison, le mineur de 15 ans libres

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Regard hagard posé sur les avocats constitués pour défendre, tour à tour, leur cause, il semble perdu. Lié à son autre camarade par une menotte qui rétrécit le moindre de ses mouvements, le garçon de 15 ans arrêté lors des manifestations des patriotes lundi dernier, en soutien à Ousmane Sonko, accusé de viol, était à un pas de passer sa première nuit en prison. P.N, dont la cause a ému beaucoup d’observateurs qui ne pouvaient comprendre que le parquet puisse renvoyer en instruction un mineur dans le cadre de ces affrontements, traîne le pas dans ce couloir qui mène au bureau du juge du premier cabinet de Dakar. Le garçon qui dit avoir récité un verset coranique, avant de faire face au doyen des juges, Samba Sall, aura réussi à attirer son ange gardien. Alors qu’à 18 heures 32, lorsqu’il franchissait la porte du bureau du magistrat instructeur, le nœud étreignait la gorge de tous ceux qui le regardaient, à 19H, entendre l’un des mis en cause dire au garde pénitentiaire que le << jeune est libre >> a fait lâcher un ouf de soulagement chez beaucoup. Si P.N a regagné sa famille, tel n’est pas le cas des autres. Ils ont tous été placés sous mandat de dépôt par le doyen des juges d’instruction du premier cabinet de Dakar. Envoyés en prison pour des faits criminels, les jeunes patriotes devront faire face à une longue procédure d’instruction. Durant laquelle, le magistrat instructeur devra tirer les éléments pouvant asseoir les faits d’association de malfaiteurs, d’organisation d’un mouvement insurrectionnel, de violence et voie de fait à agent dans l’exercice de ses fonctions, de dégradation de biens appartenant à l’Etat et d’incendie criminel pour lesquels il les a placés sous mandat de dépôt.

Les jeunes, éreintés, traits tirés de fatigue, après une semaine de privation de liberté sont restés dignes dans l’épreuve. Regard stoïque, habits crasseux, ils sont sortis du bureau du doyen des juges, la tête haute. Le coup de mandat de dépôt, ils l’ont encaissé avec froideur. Aucun signe de colère, aucun signe de désespoir, aucun signe de panique. Hier, ils ont passé leur première nuit en prison. Au cap manuel. Le début d’un feuilleton judiciaire, parallèle à celle dite << Affaire Sonko/Adji Sarr >>. Ces jeunes ont été arrêtés lundi dernier lors des affrontements entre les pro-Sonko et les forces de l’ordre. Cette confrontation faisant plusieurs blessés dans les deux camps, le sang giclant des deux bords, la journée s’est terminée par un tas de dégâts collatéraux et d’arrestations. La Sûreté urbaine déférant avant-hier jeudi, 21 mis en cause, le parquet an a libéré 21, avant de confier les autres au doyen, chargé d’instruire cette affaire criminelle.

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