Loi Sécurité globale : des manifestations «pour les libertés» ce samedi à Paris et partout en France

0
347

Les opposants à la proposition de loi Sécurité globale reprennent du service ce samedi. Mobilisés depuis novembre et prêts à manifester « tant qu’il le faudra », ces derniers prévoient de battre le pavé un peu partout en France pour « la défense des libertés ». Ils seront rejoints dans plusieurs villes (Paris, Bordeaux, Lille, Nantes, Rennes…) par les « teufeurs » de la mouvance des « free parties », au nom du « droit à la culture ».

À Paris, alors que la neige s’est invitée sur la capitale, la manifestation partira à 14 heures de la place Daumesnil pour rejoindre celle de la Bastille. Au total, près de 80 rassemblements sont prévus dans le pays « pour le droit à l’information, contre les violences policières, pour la liberté de manifester et contre la surveillance de masse », à l’appel de la coordination d’associations et syndicats mobilisés contre la loi « sécurité globale ».

La mouvance des « free parties », rarement unie, fait cette fois front commun pour promouvoir le droit à la culture et s’opposer à « répression disproportionnée » après la rave party de Lieuron (Ille-et-Vilaine) qui a réuni 2 400 personnes au Nouvel an. La coordination regroupe des associations comme La Ligue des droits de l’Homme et Amnesty, de nombreux syndicats et associations, de journalistes et réalisateurs notamment.

Peu avant le départ du cortège parisien, les forces de l’ordre ont d’ailleurs dû intervenir pour « empêcher la tenue d’une rave-party non déclarée à proximité de la manifestation

« Les enjeux touchent au respect de l’Etat de droit »

La proposition de loi « sécurité globale », dont le très controversé article 24 restreint notamment la diffusion d’images des forces de l’ordre, a déjà été votée en première lecture à l’Assemblée nationale. Elle doit maintenant être examinée en mars au Sénat.

« Les enjeux sont […] majeurs. Ils touchent au respect même de l’État de droit » et du contrôle des autorités « par les citoyens, le Parlement, la justice et la presse », soulignent les associations, qui continuent d’exiger le retrait de plusieurs dispositions, à commencer par l’article 24.

Le collectif, qui demande à être reçu par le président Emmanuel Macron, cible également les articles 21 et 22 sur l’ usage des caméras-piéton et des drones par les forces de l’ordre, et du « nouveau schéma national du maintien de l’ordre » (SNMO), régulièrement invoqué par les forces de l’ordre pour limiter la couverture médiatique des manifestations.

LIRE AUSSI > Pour le Conseil de l’Europe, l’article 24 de la loi Sécurité globale est « une atteinte à la liberté d’expression »

« C’est la reprise du combat », note Gérald Le Corre, un des responsables de la CGT en Seine-Maritime, qui déclare sentir venir un « vent de colère » avec l’ extension du couvre-feu à 18 heures et parce que « les seules libertés » accordées le sont « à l’économie ». « Le gouvernement (prend) des mesures liberticides dans un contexte social et économique qui se dégrade », dénonce Stéphane Obé, secrétaire départemental de la CGT Gironde.

La proposition de loi a été vivement critiquée en France par la Défenseure des droits et la Commission nationale consultative des droits de l’Homme, et à l’étranger par des rapporteurs spéciaux des Nations unies et la commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe.

VIDÉO. Manifestation contre la Loi sécurité globale : plusieurs incidents à Paris

La mobilisation contre le projet de loi « sécurité globale », lancé le 17 novembre, a donné lieu à plusieurs journées de manifestations, souvent rejointes par des Gilets jaunes. La plus importante, le 28 novembre, a rassemblé 500 000 personnes dans le pays selon la coordination, 133 000 selon le gouvernement. Un prochain « grand rassemblement » est d’ores et déjà prévu à Paris le samedi 30 janvier.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici