Gouvernement et peuple: tirage de maillot !

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         « Un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple !» Cette vielle formule démocratique et anti-esclavagiste, nous la devons au seizième président des Etats-Unis d’Amérique en l’occurrence Abraham Lincoln. Elle sous-entend que le peuple est l’élément initial et moral du gouvernement et ses intérêts constituent sa finalité. En général, quand le gouvernement se met à se détourner de ses objectifs assignés au détriment du peuple, cela devient violent et des ripostes de la part des lésés s’en suivent. De ce fait, le gouvernement et son peuple, qui sont censés collaborer pour la bonne marche des affaires de la cité, deviennent des ennemis. Et quand un gouvernement se met à dos le peuple, cela ne peut être que vénéneux pour la tranquillité et la survie nationale.

         Au Sénégal, le gouvernement et peuple ne font pas bon ménage notamment ces temps-ci : depuis le déclenchement de cette crise pandémique qui débouche sur la nécessité de prise de mesures idoines pour l’endiguer. Le peuple, qui se trouve être la victime directe de la crise et des mesures même si c’est pour son bien, se déchaîne si les choses arrivent à empirer son état social déjà désastreux en temps normal. C’est dire que ce n’est point facile de venir au bout d’un problème urgent dans un pays sous-développé où le peuple vit au jour le jour. Si tous les moyens de récolte de maigres pièces sont enrayés, la frustration s’installe et des contestations entrent en action. C’est mathématique !

         Le gouvernement sénégalais est acculé. Toutes ses décisions ou presque prises depuis le commencement de la crise, sont contestées viscéralement par le peuple. A plus forte raison, si ces décisions, qui sont d’ailleurs prises sans aucune cohérence ni logique dans la démarche, les lèsent. Ceci étant dit que gouverner, n’est aucunement pas une affaire de pile ou face. Chaque décision doit être calculée et prise au bon moment et en adéquation avec les réalités de son environnement. C’est une question de jugeote, élémentaire à la limite. Mais un gouvernement qui tâtonne et qui n’est pas sûr de lui ne peut pas faire le poids face à un peuple puissant et quelque peu inconscient. Les citoyens sont fous quand ils sont dos au mur, ils butent sur tout ce qui se bouge au grand dam de l’Etat sans se douter que c’est eux qui, ensuite, vont venir réparer leurs propres dégâts indirectement.

         Pratiquement, toutes les décisions du gouvernement sont dictées par le peuple dans le contexte de cette crise. L’Etat se rétracte et fait machine arrière dès lors que la population ou une frange d’elle se fait entendre car « un peuple n’a qu’un ennemi dangereux, c’est son gouvernement » disait Louis Antoine de Saint-Just. Ces deux entités sont complémentaires, indissociables : un peuple sans gouvernement c’est l’anarchie, l’état de nature ; un gouvernement sans peuple, c’est nul. L’autorité politique s’exerce sur une population déterminée…

De ce fait, pour la bonne gestion des affaires de la cité, ces deux protagonistes ont intérêts à s’allier et à marcher dans le même sens. Au gouvernement de se rappeler de sa raison d’être qui est de servir les intérêts de son peuple, et à ce dernier d’avoir conscience de la nécessité d’un pouvoir politique en guise de régulateur ; puis tout le monde y gagne !            

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