A la Une de sa parution de ce Lundi 20 Avril 2020, Le Quotidien, journal du groupe « Avenir communication SA » dirigé par Madiambale Diagne nous livre un titre choquant et blessant : « Touba-Mbacké, l’axe du mal ». Cette formule, que nous devons à David Frum qui a été le rédacteur des discours du président Bush fils, ne nous est pas inconnue puisque nous avons déjà fait sa rencontre officiellement le 29 Janvier 2002 lors de l’allocution de ce président américain sur l’état de l’union. Cette expression a été employée par l’administration Bush pour justifier et préparer l’opinion américaine et internationale sur l’entrée en guerre des Etats-Unis en Irak en 2003 mais également en vue de mettre une pression politique aux pays concernés en s’adonnant à la stigmatisation. Dans l’histoire, cette formule « l’axe du mal » fait aussi référence à l’axe de Rome-Berlin-Tokyo, qui désignait les principaux pays fidèles à l’Allemagne Nazie durant la seconde guerre mondiale. Mais aussi à « l’empire du mal » qui fut utilisé par le président des Etats Unis, Ronald Reagan, pour désigner l’Union Soviétique à l’époque de la guerre froide. Toute cette réminiscence est pour, ainsi dire, que cette expression ne fait référence à aucune perception positive vis-à-vis de l’objet qu’elle détermine.
Alors, quel message Madiambale Diagne essaie de faire passer en qualifiant Touba-Mbacké de « l’axe du mal » dans ce contexte où le covid-19 sévit ? Je ne le sais pas et je m’en fous royalement. Mais quoi qu’il puisse être, ce monsieur, connu pour ses déboires, ses bavures et ses frasques incessants a toujours été une mauvaise langue contre la capitale du Mouridisme. On se souvient de sa fameuse et piteuse insurrection, avec Babacar Justin Ndiaye, dans l’émission « Faram fàcce » de Pape Ngagne Ndiaye sur la TFM contre les XASAÏDS (poèmes) psalmodiés par les militaires sénégalais. Ce qui est, selon sa conception baisée des choses et son âme aveugle, un danger pour une nation. De plus, dans un texte publié dès la manifestation des premiers cas de Covid-19 au Sénégal, ce journaliste véreux a qualifié les chefs religieux de tous les noms d’oiseaux avec des termes insolents, insultants et diffamant allant de profiteurs des deniers des talibés jusqu’à semeurs de troubles passant par de désinvoltes coupables. Autant de qualificatifs, plus pires les uns que les autres, dont le respect ne me permet pas de reprendre.
Cher Madiambale, je vais quand bien même vous vouvoyer même si vous ne le méritez point en hommage à mes parents qui m’ont appris à respecter le droit aînesse sans faire de distinction aucune. Habitué de propos fracassants que vous êtes et d’attaques violentes contre, au-delà de Touba, les chefs religieux de ce pays, rien ne nous surprend plus venant de vous. Mais sachez que le Touba que vous décrivez et que vous essayez d’implanter dans la tête de l’opinion publique n’existe que sur votre cerveau primé. Rien ne nous dit que des forces dans l’ombre ne vous ont pas envoyé pour tâter le terrain à des fins d’éventuelles mesures cotre la ville sainte vu le timing suspect, mais tout nous dit que votre plume facile est commandée par de simples billets de banque. Votre réputation n’est pas bonne dans ce pays et votre carrière est entachée de vices que vous avez ramassés le dos courbé.
Monsieur Diagne, à ce stade de la situation, nul ne doute que le virus circule à Touba mais personne n’osera affirmer, personne sauf vous bien-sûr, que les autorités de la ville sainte, le khalife en tête d’affiche, ne se sont pas conformés aux exigences du moment pour ce combat. Ainsi, la situation s’était améliorée avec la guérison des personnes infectées et l’absence de cas signalés pendant des semaines. Ceci étant dit, M. Diagne, que le mal est ailleurs : que faites-vous de Dakar et ses environs ? Que faites-vous des autres régions dont certaines ne restent pas moins touchées que la capitale du mouridisme ? Vous n’en faites rien, c’était bête de ma part de demander vu que vous faites de Touba une obsession. Depuis que la crise est entrée chez-nous, tous les yeux sont braqués sur cette ville à 192 kilomètres de Dakar qui suscite des interpellations diverses de toute part. Comme si, Touba était la seule ville du Sénégal !
Jeune mouride et disciple de Serigne Bamba que j’aspire à être, natif de cette ville où je suis né et qui m’a vu grandir, il était de mon devoir d’hausser le ton face à votre énième attaque, manifestation de votre séculaire acharnement contre ma ville. M. Diagne, le combat contre le covid-19 ne se gagnera pas par des polémiques, des bavures ni des invectives contre qui que ce soit ou quoi que ce soit. C’est un combat collectif qui interpelle toutes les forces vives de la nation y compris les chefs religieux qui ont répondu de manière significative à l’effort de guerre et dont leurs participations sont d’autant plus signifiantes que votre plume. Informez juste et vrai, faites votre travail dans le respect et dans la considération, arrêtez d’alimenter des polémiques qui ne font que nous diviser et nous détourner de l’essentiel ; l’heure n’est pas à ça.
Qu’Allah (swt) nous délivre de cette crise bientôt, renforce notre cohésion, guide les âmes égarés, et bénisse l’humanité !
Cordialement, M. Diagne !
