Surveillance des frontières : Jeu de cache-cash

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Immense région, Tambacounda est frontalière d’au moins cinq pays qui ceinturent le Sénégal. Dans ce contexte de lutte contre le Covid-19, la surveillance des frontières demeure une autre bataille à gagner pour éviter de nouveaux cas importés sur le territoire national.

C’est une bataille dans la guerre contre le coronavirus. Alors que tout le Peuple est mobilisé pour vaincre le minuscule et terrifiant virus, il y a aussi le combat de la surveillance des frontières. Grâce ou à cause du nombre important de malades guéris du Covid-19 annoncé par les autorités sanitaires, les frontières sont prises d’assaut par les populations des pays voisins attirées par l’espoir d’une meilleure prise en charge dans les hôpitaux sénégalais. Elles viennent de la Mauritanie, du Mali, des deux Guinée et le long tracé frontalier, il est tout le temps noté des flux humains en direction du Sénégal, malgré la mesure de fermeture des frontières. Positionnées aux postes frontaliers, les Forces de défense et de sécurité veillent au grain, mais restent confrontées aux nombreux points de passage illégaux créés par les populations pour pouvoir déjouer les barrages.
Commandant de la zone militaire N⁰4, colonel Simon Ndour monte la garde après avoir procédé à l’identification et au décompte de tous les points de passage illégaux. «Aujourd’hui, rassure le commandant de la zone militaire, tous ces points de passage illégaux sont identifiés et répertoriés. Actuellement, ils sont bien surveillés et bien protégés par nos hommes. Ce qui fait qu’il n’y a plus possibilité d’entrée ni de sortie dans le pays. Les seuls points de passage demeurent les passages officiels. Ce qui permet de contrôler les entrées et les sorties afin de mieux freiner la propagation du virus. C’est à travers ces points illégaux que passaient les populations. Ce qui souvent permettait au virus de pouvoir accéder au pays. La mission régalienne des Forces armées est de sécuriser les frontières», rappelle l’officier. Aujourd’hui, avec le contexte du coronavirus qui est devenu une réelle menace, la surveillance est mieux renforcée pour freiner la propagation du virus. «Les autorités ont pris la bonne décision de les fermer toutes pour circonscrire le virus. Ce que nous appliquons sans faiblesse aucune, souligne le Com Zone. Assez souvent, des cohortes humaines sont bloquées à la frontière et retournées d’où elles venaient. D’ailleurs, le gouverneur de la région et président du Comité régional de gestion des épidémies, qui avait annoncé que la surveillance des frontières va être davantage renforcée, a mis cela en application.» En plus de l’Armée préposée à cette tâche hardie avec des frontières aussi longues que poreuses, la Police des frontières et les services des Eaux et forêts, sont entrés en jeu pour appuyer le dispositif. «Aujourd’hui, c’est tout le monde qui veille sur les frontières. Des patrouilles combinées sont organisées le long des frontières par tous les hommes en uniforme pour barrer la route à toutes les personnes qui voudraient rallier illégalement le pays», indique le colonel Simon Ndour.
Ce travail ne peut cacher les autres tâches consenties par les Forces armées dans cette guerre contre le virus envahisseur. Il dit : «Dans cette lutte contre le coronavirus, les forces armées y ont un rôle multidimensionnel. Outre la mission première des forces armées qui consiste à la défense de l’intégrité territoriale du pays en sécurisant les frontières, nous travaillons à faire respecter le couvre-feu et l’Etat d’urgence. A ce niveau, l’Armée n’est pas restée dans son rôle de 3e catégorie. C’est-à-dire, laisser la police et la gendarmerie devant et puis leur venir en aide. Pour cette fois-ci, elle est aux côtés de la police et de la gendarmerie dès le début pour faire respecter le couvre-feu», dévoile colonel Ndour. Il renchérit : «Nous organisons des patrouilles et déployons beaucoup d’éléments sur le terrain pour faire respecter les dispositions recommandées par les autorités centrales. C’est parce que le pays est en guerre contre un ennemi minuscule certes, mais à la capacité de destruction incommensurable. Pour ce qui est du domaine de la santé, nos personnels dans les garnisons travaillent de concert avec le médecin-chef de région à accompagner les populations dans la prise en charge des malades. Et tout se passe bien.» A bon entendeur…

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