Cissé Lo, Abdou Mbow, Mame Boye Diao contre un statut spécial pour Dakar: l’Apr flingue Aminata Mbengue Ndiaye

0
341

La trouvaille du Haut Conseil des collectivités territoriales qui propose un statut spécial pour Dakar, avec une autorité nommée et non un maire élu continue de recevoir une volée de bois vert. Pour Mamadou Ndoye, c’est juste un os à ronger pour divertir et détourner les attentions des véritables questions. Moustapha Cissé Lô, qui réitère ses ambitions pour la capitale, attend qu’on pose le débat à l’Apr, mais déjà «pense que ce n’est pas possible».  Plus catégorique, Mame Boye Diao est «totalement» contre la proposition qui, pour lui, signerait «un recul démocratique» et installerait la discrimination entre les villes du pays. Quant à Abdou Mbow, il laisse la patate chaude entre les mains d’Aminata Mbengue Ndiaye et Cie qui l’ont soulevée, et qui peuvent à son avis aller la poser sur la table du Dialogue national. 
 
 
 
L’idée d’Aminata Mbengue Ndiaye et ses pairs du Haut Conseil des collectivités territoriales consistant à doter Dakar d’un statut spécial, qui fera qu’il ne sera plus dirigé par un maire élu, mais par une personnalité désignée par le chef de l’Etat, continue d’être battue en brèche, si elle ne fait pas tout simplement l’objet d’une indifférence. C’est le cas de Mamadou Ndoye, qui y voit une manière de divertir les populations et d’occulter le débat sur les véritables questions à débattre. «C’est un débat qui n’a pas de sens, par rapport aux problèmes et préoccupations des populations. On crée des débats qui n’ont aucun sens pour divertir les gens et les éloigner des véritables problèmes. Et il y a des gens spécialisés sur ça», tranche l’ancien secrétaire général de la Ligue démocratique, joint hier et qui prône l’indifférence. «Il faut éviter de tomber dans leur piège en les suivant dans ce débat», soutient-il. 
 
Moustapha Cissé Lô : «comment pourrai-je être candidat si c’est le Président qui nomme par décret ?»
 
Moustapha Cissé Lô n’est pas non plus emballé par l’initiative des Hauts conseillers. «Je ne peux pas m’étendre sur cette question. C’est une question qui n’est pas débattue au sein de notre parti, donc je ne peux pas en dire grand-chose. (…). Surtout qu’on ne sait pas de quoi ça retourne. Celui qui a fait la proposition n’a pas explicité son contenu», souligne le vice-président de l’Assemblée nationale et responsable Apr que nous avons joint hier. Et de nous renvoyer au peu qu’il en avait déjà dit (à Sud Fm). Pour lui, «il ne saurait être question de nommer quelqu’un pour lui dire : viens diriger des gens qui sont élus». Le vice-président de l’Assemblée nationale qui «pense que ce n’est pas possible» de nommer quelqu’un pour diriger les élus de la capitale, de réitérer ses ambitions pour présider à ses destinées. «Si on va à des élections démocratiques à Dakar, je me présenterai», déclare-t-il. Or, cette proposition va contre son ambition. «Comment pourrai-je être candidat si c’est le président qui nomme par décret ?», fait-il remarquer.
 
 
Mame Boye Diao : «ce serait un recul démocratique, c’est une idée saugrenue»
 
Le Directeur des Domaines, Mame Boye Diao, a été plus radical. Le responsable Apr à Kolda ne s’est pas gêné de le clamer haut et fort hier à l’émission Grand Jury de la Rfm. «Je suis totalement contre cette idée d’accorder un statut spécial à Dakar. Pourquoi faire ? C’est une idée saugrenue. Ce serait un recul démocratique si on en arrive à nommer le maire de Dakar», a-t-il martelé. Pour lui, une telle mesure serait en plus discriminatoire à l’endroit des autres villes du pays. «Dakar ne peut pas être traitée différemment de la Ville de Kolda ou celle de Vélingara. Dakar est une des 557 collectivités locales de notre pays. Toutes les villes doivent avoir les mêmes régimes juridiques», assène-t-il.
 
Abdou Mbow : «c’est son avis qu’Aminata Mbengue Ndiaye a donné, et cela n’engage qu’elle»
 
Abdou Mbow, porte-parole adjoint de l’Apr, ne veut faire endosser aucune responsabilité à son parti ou à la mouvance présidentielle dans cette proposition qui fait polémique. «La question n’a pas été évoquée au niveau de la majorité présidentielle. Cela n’a pas été évoqué dans les instances où je siège. Je suis membre du Secrétariat exécutif de (l’Apr) et je suis au niveau de la majorité parlementaire à l’Assemblée nationale, et on a souvent la prérogative de siéger avec les leaders pour discuter de questions importantes concernant le pays», soutient-il d’emblée à Jury du dimanche de E-médias. Avant d’ajouter que «c’est son avis qu’Aminata Mbengue Ndiaye (présidente du Hcct), a donné, et cela n’engage qu’elle». Toutefois, il n’est pas contre que le débat soit posé là où il faut. «Cette question et d’autres qui concernent la vie politique sénégalaise doivent être laissées au Dialogue national mais aussi au dialogue politique..», dit-il. 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici