LES AGENTS DE SANTE DÉCRÈTE 48H DE GRÉVE GÉNÉRALE

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Déterminés à en découdre avec leur ministre de tutelle, Abdoulaye Diouf Sarr, les agents de santé annoncent une paralysie du système sanitaire les 24 et 25 février prochain dans toutes les structures sanitaires du pays

Déterminés à en découdre avec leur ministre de tutelle, Abdoulaye Diouf Sarr, les agents de santé annoncent une paralysie du système sanitaire les 24 et 25 février prochain dans toutes les structures sanitaires du pays

Le Cadre Unitaire des Syndicats de la Santé (Cuss) est très remonté contre Abdoulaye Diouf Sarr. Pour le manifester, Cheikh Seck et ses camarades ont décidé d’observer une grève générale les 25 et 26 février prochains. C’est ce qu’ils ont annoncé hier lors de leur point de presse.

«Lors de la première grève, vous avez vu ce qui s’est passé dans les structures de dialyse. Et on ne peut pas rester plus de 72h sans dialyse. Donc, nous demandons aux autorités de ne pas nous amener à fermer ces structures et si dans les 48h elles ne répondent pas, nous allons nous faire entendre et aucune urgence ne sera assurée. L’Etat n’a qu’à prendre ses responsabilités puisque nous avons pris nos responsabilités», avertit le secrétaire général du Syndicat Démocratique de la Santé et du Secteur Social (Sd3S).

Selon Cheikh Seck, le système sanitaire est unique et ne saurait générer des groupes disposant de tous les avantages et échappant à toutes obligations techniques, juridiques et même éthiques (clientélisme politique). «Et que dire de la population sénégalaise qui assiste involontairement à la détérioration continue des services de santé dans leurs localités respectives. On assiste à une grogne sourde de cette population face aux déficits de toutes sortes comme les médicaments, les consommables, les équipements, un personnel qualifié, déficits de budgets et d’infrastructures», s’indigne-t-il. Et d’ajouter ferme: «Face à ce sabotage systématique de la santé des Sénégalais, nous exigeons de l’Etat l’abandon de sa politique de pourrissement, de convoquer les responsables syndicaux autour des plateformes déposées et de négocier avec sérieux en vue de redonner au système de santé ses lettres de noblesse».

Pour Cheikh Seck, il règne au ministère une anarchie totale. «C’est un ministère où on peut, avec une facilité déconcertante, accéder aux postes de direction sans avoir le profil ni la qualification, et avec parfois des traitements de salaire de presque un million et plus», accuse-t-il. A propos de revendications posées par le Cuss, il relève l’insuffisance des montants des subventions allouées aux hôpitaux et aux autres structures de santé, l’absence de critères objectifs d’allocation de subvention aux hôpitaux. D’autant que, souligne Monsieur Seck, «au moment où l’hôpital Idrissa Pouye et Le Dantec reçoivent des subventions de plus d’un milliard, l’hôpital de Pikine ne reçoit même pas la moitié». Il déplore également la non-transparence dans la gestion des contrats Jica et Cobra, les politiques de gratuité à outrance sans remboursements : plan sésame, Cmu, Imputation budgétaire ; le déficit énorme en personnel qualifié.

A l’en croire, il y a une iniquité dans le traitement des agents de la Fonction publique. En outre, il est revenu sur l’augmentation de la masse salariale dans la Fonction publique alors que les agents de santé ne le ressentent pas. «Le directeur de la comptabilité publique vient de confirmer que la masse salariale par mois est comprise entre 80 et 90 milliards, soit plus de 1000 milliards par an. Ce qu’il n’a pas dit, c’est : qui consomme cette manne financière ?» déclare Cheikh Seck avant d’ajouter : «Nous sommes presque à 140.000 fonctionnaires et parmi ces agents, les enseignants représentent la masse la plus importante. Ils sont 97.000 alors que les agents de santé représentent tout juste 3%. La masse salariale globale des enseignants ne représente que 11,6%, ce qui correspond à moins de 140 milliards. Ajoutés aux 30 autres milliards, cela fait moins de 200 milliards. La question que l’on se pose est : qui consomme les 800 milliards restants ?» se demande-t-il.

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