Arrestation en Guinée d’expatriés Sénégalais pour « présence suspecte » : Comment ils ont été piégés par Qnet

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Guinea's opposition supporters walk during a demonstration in Conakry on August 2, 2017. Thousands of opposition activists took to the streets of Guinea's capital to demand local elections be held after a 12-year absence, pressuring President Alpha Conde to set a date. Former prime minister Cellou Dalein Diallo led protesters who brandished signs reading "Alpha Conde, seven years of promises is enough" on a march from a Conakry suburb into the city. / AFP PHOTO / CELLOU BINANI

L’arrestation d’une quarantaine de sénégalais en Guinée pour leur « présence suspecte » selon les termes de la police locale, n’as pas encore livré tous ses secrets.

Dans cette affaire que Dakaractu suit de très près, les autorités guinéennes risquent d’emprisonner injustement des individus qui ne se sont retrouvés dans leur pays que par les manœuvres d’une société aux pratiques décriées partout où elle est passée.

Nous tenons de sources bien informées que ces jeunes sénégalais (46, selon la police guinéenne) qui sont actuellement dans les locaux de la compagnie mobile d’intervention et de sécurité de Cameroun, en compagnie d’autres personnes de nationalités burkinabè, gambienne, bissau-guinéenne et guinéenne, ont été abusées par la société Qnet. 

L’un d’entre eux s’est confié aux policiers et a indiqué avoir été amené en Guinée par des agents de cette société de vente en ligne. Dans ses explications, le ressortissant sénégalais Grégoire Mendy qui dit être un technicien de maintenance réseau, informatique et bureautique, a révélé avoir été ferré avec un projet de travailler pour Siemens. Ce n’est qu’une fois en Guinée Conakry qu’il découvre le pot aux roses, c’est à dire qu’il doit travailler en réalité pour Qnet. Logé dans une maison à Kaglében Plateau, il a encore été invité à verser 500 000 francs pour sa prise en charge, en attendant le démarrage de la formation en vente en ligne et marketing. 

Ce n’est là que l’un des stratagèmes utilisés par cette société et ses agents pour « gruger » ces milliers de jeunes africains à la recherche d’un lendemain meilleur. 

Entassés dans des concessions entre Kountia et Kaglebeen, ces jeunes interpellés entre mardi et mercredi dernier, en avaient ras le bol qu’on joue avec leur patience. 

Selon les informations de Dakaractu, ils voulaient se faire entendre. Mais, c’est sans compter avec la détermination des responsables de Qnet. Ces derniers, a-t-on appris, ont dégagé leur responsabilité en rejetant la cupidité sur ces jeunes qui leur reprochaient de les avoir fait venir dans le pays d’Alpha Condé. Profitant du contexte tendu en Guinée, dû aux manifestations du FNDC contre le projet de réformes de la constitution, ils ont signalé ces jeunes à la police comme étant d’éventuels fauteurs de trouble.

Une opération est aussitôt montée, la centaine de jeunes arrêtés et présentés à la presse comme étant des « agents infiltrés ». Or, en réalité, il s’agit de personnes abusées par une société qui a déjà fait ses preuves dans la sous-région.

Installée au Sénégal en 2017, Qnet a fait beaucoup de victimes qui croyaient avoir trouvé l’affaire de leur rêve en y adhérant. À Thiès où elle s’est installée, les plaintes des étudiants qui s’estiment floués s’entassent au commissariat des Parcelles Assainies. D’ailleurs deux de leurs responsables sénégalais étaient récemment arrêtés.

Mais visiblement, rien ne semble pouvoir mettre un terme aux agissements de Qnet qui, avec cette affaire de jeunes sénégalais interpellés en Guinée, vient de prouver qu’elle est prête à tout pour poursuivre ses activités peu recommandables.

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