(ENTRETIEN) Dr Mohammad Reza Dehshiri, ambassadeur de l’Iran au Sénégal : « Le volume des échanges commerciaux avec le Sénégal est inférieur à nos attentes (…) L’Afrique souffrira économiquement du Covid-19 (…) Le monde après le Coronavirus »

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Désigné nouvel ambassadeur de la République islamique d’Iran au Sénégal, Mohammad Reza Dehshiri a présenté ses lettres de créance au président Macky Sall. Il a remplacé Einollah Ghasghavi qui était en poste depuis 2015. Le nouveau représentant de l’Iran dans notre pays est un homme du sérail pour avoir évolué dans le monde diplomatique depuis 2006, année à laquelle il a été nommé délégué permanent adjoint auprès de l’Unesco. Cependant, Mohammad Reza Dehshiri qui est titulaire d’un Doctorat en Sciences politiques obtenu à l’Université de Toulouse 1 fait son baptême du feu au Sénégal en tant qu’ambassadeur. Qui plus est, il prend fonction dans un contexte marqué par l’apparition du Coronavirus. Pour le diplomate qui a accordé un entretien à Dakaractu, c’est une motivation supplémentaire dans ses nouvelles fonctions. Avec lui, nous avons évoqué les relations bilatérales entre les deux pays, la gestion du Covid-19 au Sénégal, la situation des ressortissants Iraniens et l’assistance de l’Ambassade. Dans la discussion, il a été aussi question de parler des prédictions alarmistes, voire catastrophistes sur le continent noir, les contrecoups du Coronavirus sur les relations internationales. Bien évidemment, Mohammad Reza Dehshiri ne s’est pas fait prier pour dire tout le mal qu’il pense de l’administration Trump et des relations entre son pays et les Etats-Unis qui ne cessent de se détériorer, malgré la crise sanitaire mondiale. La question palestinienne n’a pas été oubliée. En un mot, ça vaut le détour…

Monsieur Mohammad Reza Dehshiri, vous venez d’être accrédité au Sénégal comme nouvel ambassadeur de la République islamique d’Iran. Pouvez-vous revenir sur votre parcours de diplomate ?


J’ai obtenu mon doctorat en sciences politiques à l’Université de Toulouse1. Je suis actuellement professeur associé des relations internationales et membre enseignant de l’école des relations internationales du ministère des Affaires étrangères de la République Islamique d’Iran. De 2006 à 2010, j’ai été délégué permanent adjoint de la République islamique d’Iran auprès de l’UNESCO. Par la suite, j’ai été nommé comme adjoint au président de l’Organisation pour la culture et les Relations islamiques de mon pays, qui s’occupe des conseillers culturels de l’Iran dans le monde entier. J’ai rédigé près de 30 volumes et approximativement 100 articles qui relèvent de mes recherches durant ces dernières années.


Vous êtes arrivé au Sénégal dans un contexte marqué par l’apparition d’un nouveau virus. Avez-vous l’impression d’être arrivé au mauvais moment ?


En fait, je suis arrivé à Dakar en décembre 2019 (avant la pandémie du corona virus). Bien sûr, le monde est en phase de transformation. Il y a toujours des opportunités et des défis. La diplomatie est l’art de la gestion des crises, de l’exploitation des opportunités et même transformer les défis en opportunités. La crise de Covid19 était inattendue pour le monde entier à tel point qu’elle a touché environ 4 millions de personnes et en a tué plus de 280 000 jusqu’à ce jour-ci. En Iran, qui était parmi les premiers pays à être touchés par cette pandémie, environ 109.286 personnes ont été infectées et 6.685 personnes ont perdu leur vie. Mais grâce à l’aide de Dieu, et avec les efforts inlassables du personnel médical Iranien et leur travail efficace et professionnel, et malgré les sanctions américaines imposées sur les médicaments et les équipements médicaux, nous avons réalisé un bon succès en particulier dans le domaine de la thérapie plasmatique, à tel point que 87 422 personnes sont guéries sur un total de 109 286 (Le taux de guérison en Iran est plus de 80%) et le nombre de patients et les décès qui en résultent ont également considérablement diminué. Cependant, il peut y avoir un long chemin à parcourir avant que le coronavirus puisse complètement disparaître et être éradiqué, et cela nécessite plus de vigilance, de solidarité et des efforts acharnés et redoublés de la part des gouvernements, du personnel médical et surtout des citoyens.


Cette année, une commission mixte de coopération entre les deux pays devait se tenir en Iran. Croyez-vous que cette rencontre importante visant à renforcer les relations entre le Sénégal et l’Iran sera maintenue ?


La tenue d’une commission conjointe et la visite du ministre Sénégalais des Affaires étrangères à Téhéran sont à l’ordre du jour des deux parties. Nous espérons qu’avec la gestion de la crise de COVID-19 dans le monde, y compris en Iran et au Sénégal, la situation devienne normale et nous pourrons nous préparer pour la tenue de la cinquième commission conjointe et la visite du ministre Sénégalais des Affaires étrangères en Iran.


Comment se portent les relations bilatérales entre les deux pays ?


Les relations bilatérales se portent très bien. Des deux côtés, il existe une volonté et une compréhension mutuelles pour l’élargissement et le raffermissement des relations. Bien que le volume des relations commerciales soit inférieur à nos attentes (5 millions de dollars), les investisseurs Iraniens sont prêts à participer dans les domaines tels que la construction de logements sociaux au Sénégal. Il existe un bon contexte de coopération bilatérale. Des projets communs tels que les lignes de transmission d’électricité Diourbel-Touba, et les activités de l’usine de SENIRAN AUTO dans le passé démontrent qu’il y a une bonne capacité pour l’élan des relations bilatérales. Nous essayons d’améliorer les relations Irano-Sénégalaises dans divers domaines par le biais de la tenue d’une commission conjointe.


Comment appréciez-vous la stratégie du Sénégal dans la gestion de la pandémie ?


Le gouvernement Sénégalais a agi avec sagesse, prudence et audace face à la crise de covid – 19. La gestion appropriée de l’épidémie par le président Macky Sall à travers la fermeture temporaire des écoles et des universités, une communication efficace avec les communautés religieuses, des allocations budgétaires, la création de fonds spéciaux, l’annulation des vols à haut risque, et enfin l’instauration d’un état d’urgence sur toute l’étendue du territoire national sont considérées comme des mesures opportunes pour vaincre cette épidémie (l’entretien a été réalisé avant l’assouplissement des restrictions liées au Covid-19, ndlr). Le soutien du peuple Sénégalais aux décisions du gouvernement est également louable et admirable.


Des citoyens iraniens ont-ils manifesté le désir d’être rapatrié après l’apparition du premier cas au Sénégal ?


Il n’y a pas beaucoup d’Iraniens demeurant au Sénégal. Une trentaine d’Iraniens sont actuellement au Sénégal. Depuis le début de l’épidémie, nous n’avons aucune demande de retour en Iran. Bien sûr, s’il y a une demande à cet égard, nous en informerons les autorités gouvernementales Iraniennes et Sénégalaises concernées.

Je salue les efforts du gouvernement sénégalais pour favoriser la délivrance de permis de survol et d’atterrissage d’avions loués pour évacuer les ressortissants étrangers au Sénégal.


Quels sont les efforts que vous faites pour protéger les ressortissants iraniens ? Sont-ils jusque-là épargnés par le virus ?


Par le biais de l’espace virtuel, nous leur fournissons généralement les dernières nouvelles sur l’épidémie de Covid-19. On leur rappelle les recommandations de l’hygiène nécessaires pour la protection de leur famille, ainsi que le respect des protocoles de santé au Sénégal.

Jusqu’à présent, heureusement, nous n’avons eu aucun cas d’atteinte au Covid -19 parmi les concitoyens Iraniens demeurant au Sénégal.


Des organisations internationales comme l’OMS et l’Onu ont prédit le pire pour l’Afrique. Comment avez-vous apprécié ces prédictions que certains ont trouvées alarmistes ?


Bien qu’on craigne que l’Afrique soit considérée comme le quatrième épicentre de la pandémie de coronavirus après l’Extrême-Orient, l’Europe et les États-Unis, les caractéristiques de l’Afrique, y compris le taux élevé de population de jeunes, les conditions climatiques et la structure immunitaire et génétique spécifique de la population du continent noir, ainsi que les gens qui coopèrent, écoutent et obéissent aux directives  des dirigeants politiques et des chefs religieux, semblent avoir conduit au faible taux de pertes en Afrique par rapport aux autres parties du monde.

Mais économiquement parlant, l’Afrique en souffrira sérieusement. La perturbation de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, la pression économique sur les groupes vulnérables, le fossé croissant des classes sociales, les déséquilibres économiques dus à la récession, la baisse de la production, la crise de la dette, le déficit de la balance des paiements, la baisse des investissements étrangers et l’augmentation du chômage de ceux qui travaillent officieusement constituent les conséquences néfastes de l’épidémie de coronavirus en Afrique.


Au sortir de la Pandémie, croyez-vous à une nouvelle redéfinition des relations internationales, au nouvel ordre mondial auquel invite le président du Sénégal le reste de la planète ?


De nombreux spécialistes pensent que le virus Covid-19 entraînera des changements dans les équations internationales. Par conséquent, les changements dans les domaines social, économique, politique et même environnemental peuvent être à l’origine des changements dans l’ordre mondial. Même le président Macky Sall l’a mentionné lors d’une récente interview.

Je voudrais élaborer par la suite les implications du COVID-19 et l’avenir de son impact sur les circonstances mondiales.


La structure du système international dans le monde post-corona rencontrera des changements tels que le déclin de l’ère de la mondialisation, le transfert de l’axe de puissance de l’ouest vers l’est, la concurrence accrue entre les grandes puissances, le renforcement du rôle des États, le retour puissant du nationalisme, les efforts des grandes entreprises pour se raccourcir, le nombre accru des localités et l’augmentation du nombre des Etats fragiles.


L’économie internationale rencontrera une réduction de la croissance économique mondiale, exacerbant la stagflation, le commerce international en difficulté, le déclin du capitalisme libéral basé sur des approches utilitaires, la double importance de l’économie numérique et du cyberespace, et l’augmentation de l’importance des startups.

La communauté internationale post-corona rencontrera la primauté de la sécurité sur la liberté, l’accroissement du contrôle gouvernemental sur les téléphones portables et les profils des citoyens, l’augmentation de la distance sociale, la réduction des fréquentations amicales, la promotion de l’importance des réseaux sociaux et des technologies de communication, le renforcement des approches localisés, la fragilité du système capitaliste libéral due à son approche instrumentaliste envers l’homme, l’affaiblissement des petites et moyennes entreprises et des foires commerciales, l’inaction dans la gestion des crises internationales, l’irresponsabilité juridique accrue, la désintégration politique, l’espionnage biologique et la guerre des rhétoriques entre les grandes puissances.


Les relations internationales dans l’ère post-corona feront l’objet de problèmes tels que les changements dans l’équilibre de puissance dans un monde post-occidental, polycentrique et concurrentiel, les tendances environnementales deviendront sécuritaires, les crises transfrontalières de l’eau s’intensifieront, le bilatéralisme prendra le relais sur le multilatéralisme et des vagues d’introversion et de divergence se répandront à travers les deux côtés de l’Atlantique.

Du point de vue géopolitique, on constate la concentration sur les environnements géographiques locaux, la transformation du centre de gravité du pouvoir dur vers le pouvoir mou, l’impact croissant de la géopolitique de santé, l’augmentation des instabilités géopolitiques et l’accélération de transformation des équations de puissance.


L’augmentation du poids des normes de santé dans la bonne gouvernance, l’importance des indicateurs de santé, le bien-être et l’évitement du consumérisme dans le système budgétaire, l’amélioration du niveau des attentes humaines en matière de santé publique dans les politiques démographiques, le besoin d’efficacité et d’expertise dans la gestion des bio-menaces représentent les développements politiques post-corona.


Quant aux nécessités du monde post-Corona, il s’agira de l’utilisation de l’intelligence artificielle et de données complexes pour comprendre et prévoir les développements, la diversification des chaînes de production, l’investissement dans la recherche scientifique et médicale, le commerce électronique, les vitrines virtuelles, le travail intelligent, la littérature  numérique, l’apprentissage en ligne et l’épanouissement des villes intelligentes.


Cela nous amène à évoquer les relations irano-américaines qui sont toujours tendues. Nous savons que l’Iran fait toujours l’objet de sanctions de l’administration Trump après la sortie des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire. Il s’y ajoute l’assassinat du Général Soleimani. Les relations entre les deux pays ne se sont jamais aussi détériorées…


Depuis que Donald Trump a pris ses fonctions, nous constatons qu’il ne respecte aucunement les accords internationaux. Non seulement il s’est retiré unilatéralement de l’accord nucléaire entre l’Iran et 5+1, qui était le résultat d’un consensus international régi et approuvé par le Conseil de sécurité de l’ONU, l’Agence internationale de l’énergie atomique et l’ancienne administration américaine, mais aussi d’autres accords internationaux du gouvernement américain. Il s’est retiré de l’Accord de l’Alliance atlantique (TTP), de l’Accord de Paris sur le changement climatique, de l’Accord de libre-échange nord-américain (NAFTA) et a renoncé à l’adhésion des Etats Unis à l’UNESCO.

L’annonce de l’accord du siècle, qui signifie le déni complet des droits des Palestiniens et leur expulsion définitive de leur patrie, sa vision raciste envers les musulmans et des pays africains, et même la récente décision d’interrompre le budget de l’Organisation mondiale de santé malgré les efforts de cette organisation pour lutter contre le COVID-19, ont démontré qu’il néglige totalement les engagements américains. En fait, Trump pendant son mandat, a porté une atteinte majeure au multilatéralisme, et ses efforts unilatéraux et utilitaires pour commercialiser la sécurité ont déstabilisé le monde entier.

Même au milieu de la lutte de l’Iran contre le COVID-19, malgré les demandes répétées des Etats, des personnalités et l’existence d’un consensus mondial sur l’assouplissement des sanctions contre l’Iran pour lutter contre le Coronavirus, l’administration Trump a refusé d’alléger même des sanctions liées aux médicaments. L’interruption de l’aide américaine à l’Organisation mondiale de la santé a été un acte honteux et inhumain que Trump a commis. Il a ainsi démontré que tant que les institutions et organisations internationales servent aux intérêts des États-Unis, elles sont acceptables; sinon, les États-Unis pourraient facilement éviter d’endosser les responsabilités internationales !

En d’autres termes, l’administration Trump a tenté de remplacer la logique de négociation et de multilatéralisme par la logique de coercition, de menaces, et d’unilatéralisme. Nous constatons que l’incompétence de certaines puissances et institutions internationales face à ces hérésies déstabilisatrices des États-Unis ont entraîné une escalade de la méfiance et une incertitude croissante dans les équations internationales.


Compte tenu de la situation actuelle, allons-nous vers l’annulation de la journée mondiale d’Al Qods ou sera-t-elle célébrée dans la plus grande sobriété ?


Il ne semble y avoir aucun être humain au monde qui soit indifférent aux souffrances du peuple palestinien et à leur oppression flagrante. Une nation qui a été déplacée par force de son domicile et de son lieu de résidence et qui n’est pas autorisé de retourner à son pays d’origine. Israël et ses alliés n’ont épargné aucun effort pour effacer le nom de Palestine depuis près de sept décennies. Le régime discriminatoire sioniste a une vision raciste, même dans le domaine de l’éducation. L’un de leurs actes inhumains a été la destruction des écoles palestiniennes ces dernières années. Ce faisant, les sionistes tentent de détruire le niveau d’élitisme et de prise de conscience des nouvelles générations Palestiniennes et de les maintenir dans l’ignorance.

Le plan de Donald Trump (le Century Deal) est la dernière pièce du puzzle des ennemis de QODS pour stabiliser la position des sionistes en Terre Sainte de Palestine. Un projet voué à l’échec qui s’est développé indépendamment de tous les faits existants et dans un environnement discriminatoire. Depuis le tout début, la République islamique d’Iran a proposé la meilleure solution au problème fondamental de la Palestine, à savoir la tenue d’un référendum général avec la participation du peuple palestinien, quelle que soit sa religion, pour déterminer la souveraineté de cette terre. Nous pensons que la question palestinienne ne peut être réglée tant que cette solution ne sera pas mise en œuvre.


Le Sénégal a toujours été l’un des principaux pays à soutenir la cause palestinienne. La communauté sénégalaise est très sensible à ce problème. Chaque année, nous observons des campagnes de soutien au peuple palestinien au Sénégal. Le peuple palestinien a plus que jamais besoin du soutien de ses frères et sœurs. Bien sûr, la tenue de rassemblements et de marches pour la journée mondiale de Qods n’est pas envisageable cette année en raison de l’épidémie de Covid-19. Mais il est de notre devoir de soutenir le peuple opprimé de Palestine dans l’espace virtuelle avec notre plume, nos pensées et nos paroles, et de prier pour la libération de la Palestine.


Comment vous estimez la situation actuelle en Palestine?


À l’heure où le monde est plongé dans la crise de coronavirus, nous constatons que la situation en Palestine, en particulier à Gaza, est devenue épouvantable et déplorable plus que jamais. Face aux malades atteints de coronavirus, les autorités sionistes adoptent une attitude totalement discriminatoire en accordant la priorité aux juifs. Peu de kits sont disponibles pour les Palestiniens. Les Israéliens se sont même opposés à la construction d’une clinique pour le traitement des Palestiniens atteints de Covid-19 en Cisjordanie. En fait, les Israéliens veulent renforcer l’occupation du territoire Palestinien sous couvert de quarantaine forcée. La bande de Gaza, avec une densité élevée de population, vit dans la pauvreté et la malnutrition en raison du long blocus Israélien, ne disposant point d’infrastructures nécessaires pour lutter contre le Covid-19. Par conséquent, les Musulmans et les organisations internationales doivent se précipiter au secours du peuple palestinien assiégé afin qu’il puisse se relever pour lutter contre cette pandémie.


La récente décision de l’Iran de lancer un satellite dans l’espace a attiré les critiques des États-Unis. Quelle est votre appréciation de cette action?


Les États-Unis et leurs alliés cherchent à bloquer le développement de l’Iran par des sanctions et de fortes pressions économiques. Pour cette raison, nous n’avons pas d’autre choix que de compter sur nos propres moyens et  puissance. Le programme spatial iranien est purement scientifique et technologique, bien que les États-Unis le voient d’un mauvais œil.


La question principale est désormais la levée des sanctions illégales américaines contre le programme nucléaire pacifique de l’Iran, malgré une surveillance sans précédent de l’Agence internationale de l’énergie atomique, la violation explicite de la résolution 2231 du Conseil de sécurité et le non-respect au décret de la Cour internationale de Justice contre les Etats Unis.

Certains tentent de lier le lancement du satellite au programme de missiles iranien, bien que techniquement parlant ce sont deux affaires très différentes. Le satellite est techniquement lancé dans l’espace, non pas avec des missiles, mais avec SLV (satellite luncher véhicule). En outre, le programme de missiles iranien est de nature purement défensive. La résolution 2231 appelle l’Iran à s’abstenir de tester des missiles destinés à transporter des ogives nucléaires.  L’Iran en tant que membre du NPT n’a pas des visées militaires pour son programme nucléaire. L’objectif américain est de drainer la capacité de défense de l’Iran, et c’est la ligne rouge de la République islamique d’Iran. Les ventes massives d’armes dans la région du golfe Persique, qui, selon un récent rapport du SIPRI, sont en augmentation, sont à l’origine de l’instabilité et des tensions dans la région. Le lancement du satellite Noor en tant que satellite militaire a été effectué afin de maintenir la stabilité dans la région et il n’y a aucune restriction légale a cet égard. L’Iran n’a pas d’autre choix que de s’appuyer sur sa propre puissance pour maintenir sa capacité de dissuasion.

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