Et l’Afrique, après!

0
593

Depuis Décembre 2019, un invité surprise et non grata a fait irruption dans nos vies et fout le bordel partout où il passe. Il prend des vies autant qu’il peut, alite des milliers de personnes, bouscule nos habitudes et nos routines, confine les individus et barricade les Etats. Il dicte sa loi et s’érige comme un adversaire de taille que l’humanité a devant elle. De ce fait, cette dernière ne lésine pas sur les moyens pour venir au bout de son ennemi invisible. Tout le monde est mobilisé pour aller au front : forces de l’ordre, blouses blanches, politiques, civils…chacun participe au combat de la manière dont il le peut. Et pourtant, ce petit tueur silencieux a été sous-estimé au début en le laissant faire son bonhomme de chemin dans la tranquillité jusqu’à atteindre un niveau exponentiel où il devient plus difficile de le stopper. Maintenant que la boucle est bouclée, les humains s’agitent de tous les côtés à la recherche d’un remède miracle, d’une solution ferme afin de se débarrasser du petit. A cet effet, toutes les ressources, aussi bien financières qu’humaines, sont injectées dans cette lutte féroce contre le grand petit ennemi qui fait des ravages. Oubliant, ainsi, le monde après-guerre ; la fin d’une guerre qui va en appeler une autre : celle de la RECONTRUCTION. Dans ce cas, une question s’impose : Et l’Afrique, après ?  

         Quand Jaque Attali, l’auteur du célèbre et enrichissant livre « La crise, et après ? » disait : « Ce qu’on nomme la crise n’est que la longue et difficile réécriture qui sépare deux formes provisoires du monde », il n’imaginait pas, peut-être, que l’histoire viendrait lui donner raison et que sa réflexion serait employée dans une crise sanitaire au lieu d’une crise économique qui était à l’origine de son livre. En effet, ce qui se passe actuellement va redessiner la carte du monde ou, dois-je dire, va redistribuer les cartes. La crise actuelle nous mettra devant une situation où nous devrons opérer une recomposition du monde et une instauration d’un nouvel ordre mondial dans lequel l’Afrique devrait bien se positionner. En réalité, le vieux continent a toujours joué le subalterne, pour des raisons que nous connaissons, malgré ses énormes et diverses potentialités. Comme un gâteau, il eut fait l’objet d’un partage injuste dans une période décisive de l’histoire où le coup d’envoi a été donné. Ce sort sinistre qui eut été le sien devrait être réparé en ce vingt et unième siècle dans lequel un nouveau départ sera donné, une chance que les lésés et les devancés devraient saisir pour arracher leur part.            

         Reléguée au second plan malgré ses atouts qui n’en finissent pas de profiter aux autres, l’Afrique continue de faire les yeux doux à ses pairs auxquels elle n’a rien à envier. Cette crise sanitaire appellera à une transition brutale qui devrait se traduire par un passage du témoin de l’autre côté vers la terre de Biko. A vrai dire, le Covid-19 vient de nous offrir une opportunité, aussi cynique soit-il de le dire, de veiller à un repositionnement de l’Afrique dans la carte du monde. L’envie nous a toujours pris de manquer les rendez-vous que nous avions eus avec l’histoire, et Dieu sait qu’il y’en avait eu un paquet, mais celui-ci devra être, de grâce, l’exception. La prise de conscience de ce nouveau défi nous interpelle tous, gouvernants comme gouvernés.  Pour ne pas traîner en longueur, je vais terminer par ces propos pleins de sens de Madiba et sur lequel nous devrions tous méditer : « Je suis le maître de mon destin, je suis le capitaine de mon âme ».

Bon Week-end !   

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici