Le passage de l’Agence de presse sénégalaise en société nationale, décidé par le chef de l’Etat, va apporter un changement radical dans l’entreprise, a déclaré son directeur général. Thierno Birahim Fall dévoile un pan de la stratégie à dérouler.
Etablissement public à caractère industriel et commercial, l’Agence de presse sénégalaise (Aps) va se muer en société nationale. Une décision prise lors du Conseil des ministres du mercredi 19 septembre 2019. Son directeur général voit dans ce changement de statut une évolution majeure. « Ce nouveau statut va constituer un changement radical dans le fonctionnement de l’Agence et dans son positionnement dans le paysage médiatique sénégalais et africain. C’est le lieu de remercier le président de la République ainsi que le secrétaire général de la présidence de la république Mahammed Boun Abdallah Dionne, le secrétaire général du gouvernement Maxime Jean Simon Ndiaye et notre ministre de tutelle », a réagi Thierno Birahim Fall.
Avec ce statut qui devrait entrer en vigueur après son passage à l’Assemblée nationale, l’Aps va disposer, selon M. Fall, de plus de ressources pour donner un nouvel élan à cette agence qui a trop couru après cette réforme. Bien qu’étant une agence, l’Aps ne commercialisait pas bien ces dépêches. Un gros manque à gagner que la direction générale compte corriger avec le nouveau statut. « Il y aura un changement radical. Même quand on réalise une mutation institutionnelle, il y a un certain nombre de défis auxquels nous faisons face. Et pendant longtemps, l’Aps a été assimilée à une structure publique qui donne de l’information presque gratuitement. Mais, les choses ont été reconsidérées parce que nous nous misons désormais sur la valeur de l’information. L’information est une valeur marchande. Elle a un coût. Nous allons en finir avec la gratuité et aller vers le cryptage de nos informations », a précisé M. Fall.
Une tâche qui s’annonce compliquée. En effet, tiraillée entre la mission de service public et le souci d’équilibre budgétaire, la Direction de l’Aps est devant un dilemme. « C’est difficilement conciliable et l’Etat du Sénégal l’a compris. Très souvent, il vient en renfort quand nous avons des problèmes de trésorerie », a-t-il salué. D’après M. Fall, face aux difficultés de trésorerie récurrentes, l’Etat du Sénégal a décidé revoir la subvention à la hausse.
Elle a permis de relever sensiblement le niveau de traitement des agents. « Aujourd’hui, il y a eu des augmentations de salaire pour tout le personnel. Des hausses allant de 35 à 50 %. Nous allons continuer les mêmes efforts pour nous rapprocher des autres médias du service public », a-t-il promis. Souvent déficitaires, les comptes de l’Aps ont connu un regain de performance ces deux dernières années. Selon M. Fall, les états financiers de 2018 révèlent un solde positif de 38 millions de FCfa, alors qu’en 2016, « on avait un déficit de 176 millions de FCfa ».
De leur côté, les travailleurs estiment que le changement de statut de l’Aps est l’aboutissement d’un long combat. Selon Bamba Kassé, secrétaire du Synpics-Section Aps, c’est une harmonisation des statuts des trois médias d’Etat qui va régler une injustice..
Un changement de statut, espèrent les travailleurs de l’agence, « va influer sur la diversification des contenus ». Selon Bamba Kassé, il n’est plus question de se contenter de dépêches classiques.