VISITE DU SECRÉTAIRE D’ÉTAT AMÉRICAIN AU SÉNÉGAL: Mike Pompeo reste prudent sur la présence américaine en Afrique, Amadou Ba annonce un Compact de 550 milliards F Cfa

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Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a déclaré, hier au Sénégal, au début de sa première tournée en Afrique subsaharienne, qu’il est nécessaire de sécuriser la région du Sahel pour réaliser la croissance économique, sans donner d’engagement sur la réduction ou non des forces combattantes américaines en Afrique. Le diplomate américain répondait ainsi à l’inquiétude du ministre sénégalais des Affaires étrangères Amadou Ba qui lui a fait remarquer que le Sénégal et la sous-région ouest-africaine manquent de moyens suffisants pour assurer la sécurité dans la région, notamment dans le Sahel.
 
 
 
Alors que les États-Unis ont menacé, il y a quelques semaines, de retirer leurs troupes du continent, les Africains sont plus que jamais décidés à fait revenir Washington sur sa décision. Ainsi, après les Présidents Macky Sall et Faure Gnassingbé qui ont fini de supplier le Président Trump de revenir sur sa décision, le chef de la diplomatie sénégalaise a profité hier de la visite de secrétaire d’État américain, Mike Pompeo à Dakar, pour réitérer la position africaine. Prenant la parole, Mike Pompeo s’est gardé de tout engagement et a laissé ouverte la question d’une réduction ou non des forces combattantes américaines en Afrique. Question qui, il faut le préciser, n’a pas été entièrement réglée au niveau de Washington.  «Nous avons l’obligation d’assurer la sécurité dans la région pour réaliser la croissance économique et nous sommes déterminés à le faire», a déclaré Pompeo. Le secrétaire d’État a fait allusion à une future «conversation non seulement avec le Sénégal mais avec tous les pays de la région pour parler de ce que nous faisons et comment nous le faisons», sur les questions de sécurité dans cette région, où la violence a considérablement augmenté ces dernières années.
Peu auparavant, le ministre sénégalais des Affaires étrangères Amadou Ba avait indiqué que les États-Unis avaient fait part aux dirigeants sénégalais «de leur volonté de retirer leurs forces combattantes». «Cela ne signifie pas pour nous le retrait des forces américaines» dans leur totalité, a-t-il ajouté en parlant du soutien apporté par les Américains dans les domaines de la formation et du renseignement.
 
 
«Le djihadisme n’a pas de frontières et nous sommes menacés»
 
 
Pour sa part, le ministre sénégalais des Affaires étrangères Amadou Ba a annoncé, lors de la conférence de presse conjointe, une proposition du Président Macky Sall par laquelle le Sénégal étudierait la possibilité de consacrer 1% de son produit intérieur brut (PIB) pour renforcer la sécurité intérieure, ainsi que celui des pays voisins qui souffrent aujourd’hui du djihadisme, comme le Mali ou le Burkina Faso. «Malheureusement, le djihadisme n’a pas de frontières et nous sommes menacés», a déclaré le ministre sénégalais des Affaires étrangères, soulignant l’importance d’utiliser nos ressources propres avec le soutien de la communauté internationale, y compris des États-Unis. «Nous voulons que les États-Unis continuent de nous soutenir sur les questions de sécurité», a déclaré Amadou Ba, qui reconnait tout de même que l’Afrique devrait être «en première ligne» dans cette lutte.
Les États-Unis comptent environ 7000 soldats déployés pour la formation d’armées locales, ainsi que des opérations conjointes contre le djihadisme avec des troupes nationales, principalement en Somalie, et avec les forces de l’opération française Barkhane sur le continent africain et notamment sur le Sahel.
 
 
 
Les Usa veulent contrer la Chine en Afrique
 
 
Ce voyage du diplomate américain, le premier en Afrique subsaharienne en 22 mois de mandat, se déroule dans un contexte de domination économique chinoise sur le continent et dans lequel la présence russe se renforce. Aussi, Pompeo entend par ce voyage réaffirmer les États-Unis comme partenaire principal de l’Afrique. La croissance économique, le commerce et les investissements ont fait partie des sujets que Pompeo a abordé lors de sa tournée africaine. Juste avant de quitter son pays, le diplomate américain a exhorté les pays africains à éviter les investissements chinois qui peuvent se transformer en dettes au profit de Pékin.
En outre, l’État américain a accordé un financement de 550 milliards de francs au Sénégal. C’est ce qu’annoncé par le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Amadou Ba. Signifiant à son homologue que sa «visite survient à un moment crucial où justement notre pays vient encore une fois de bénéficier de la confiance des autorités américaines qui viennent de mettre à notre disposition un second Compact (Millenium challenge account)», Amadou Ba en a profité pour se féliciter du premier compact qui, dit-il, avait tenu ses promesses en permettant l’accroissement de la production agricole par la technique de l’irrigation. Mais également le désenclavement des zones de production. «Nous avons bon espoir qu’avec la collaboration de notre partenaire américain, le second compact, destiné au renforcement du secteur de l’énergie conformément aux objectifs de la vision du Président Macky Sall déclinée à travers le Pse, connaîtra le même succès. Notre coopération avec les Usa n’exclut pas le secteur des échanges. Je pense nécessairement à l’African Growth and Opportunity Act qui permet aux pays respectueux des droits de l’homme et des principes de bonne gouvernance, de bénéficier de facilités pour exporter leurs produits vers le marché américain», a dit le ministre.
 

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